L'ONU a dénoncé jeudi dans un rapport les exécutions sommaires de civils et les bombardements aveugles de quartiers résidentiels commis à la fois par les séparatistes et par les forces de Kiev dans l'Est de l'Ukraine. Ces actes pourraient être qualifiés de "crimes de guerre".
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) "a rapporté l'exécution de soldats des forces armées ukrainiennes et d'éléments de groupes armés qui s'étaient rendus", indique le rapport. "Le HCDH a également rapporté un nombre considérable d'exécutions sommaires présumées et d'assassinat de civils qui ne prenaient pas part aux hostilités" par les deux camps, poursuit-il.
Bombardements aveugles
Le rapport des Nations unies accuse en outre les deux belligérants d'avoir bombardé des zones résidentielles à coups de roquettes et d'obus hautement imprécis et dont l'usage en zone urbaine est particulièrement destructeur et meurtrier.
Il rappelle ainsi que "le meurtre de civils, de personnel médical ou religieux, ou de toute personne ne prenant pas une part active aux hostilités" ainsi que "les attaques intentionnelles dirigées contre la population civile ou contre des individus ne prenant pas part aux hostilités" sont des crimes de guerre.
Les faits ont été commis entre janvier 2014 et mai 2016 dans l'est de l'Ukraine, où la guerre a fait plus de 9400 morts en plus de deux ans.
Des crimes sans suite
Des ONG internationales telles que Human Rights Watch et Amnesty International avaient déjà accusé les forces ukrainiennes et les rebelles de se livrer régulièrement à des actes de torture et des exécutions sommaires dans les zones sous leur contrôle. Ces accusations ont poussé Kiev à promettre de mener une enquête sur les agissements de son armée.
Le HCDH note toutefois qu'"il n'y pas eu de suite pour la très grande majorité des exécutions sommaires présumées et des meurtres commis dans la zone du conflit", notant un "manque de volonté pour enquêter sur certains faits" de la part des autorités ukrainiennes.