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Turquie: Vingt-cinq responsables policiers supplémentaires limogés

Les autorités turques ont licencié 25 autres hauts responsables policiers, après une première vague d'une cinquantaine de limogeages, rapporte la presse dimanche.

22 déc. 2013, 19:12
Sur la place Taksim, les manifestants n'agitaient aujourd'hui que des drapeaux turcs et de «Solidarité Taksim», prenant garde de ne pas déployer devant la police les étendards d'organisations proscrites.

Les autorités turques ont démis de leurs fonctions 25 autres hauts responsables policiers, après une première vague d'une cinquantaine de limogeages, rapporte la presse dimanche. Ces licenciements ont lieu dans le cadre d'un scandale de corruption qui agite la Turquie et ébranle le gouvernement.

Dans cette affaire, vingt-quatre personnes ont déjà été placées en détention provisoire, dont les fils de deux ministres et un responsable de la banque publique Halkbank. Des dizaines d'autres ont été interpellées.

Sérieusement ébranlé par cette tempête politico-financière qui survient à quatre mois des élections municipales, le premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à lancé une purge profonde de la police.

Il avait dans le passé renforcé les troupes policières pour contrer l'influence de l'armée. Mais aujourd'hui, il reproche aux responsables de la police de ne pas avoir informé leur tutelle politique de l'enquête qui la vise.

Lutte contre le clan Gülen

M. Erdogan a accusé samedi des "groupes étrangers" et de "sombres alliances" d'encourager cette enquête pour corruption. Il a laissé entendre que les actions contre les personnes qui sont derrière se poursuivraient.

Pour les observateurs, l'affaire est liée à une lutte de pouvoir entre Recep Tayyip Erdogan et le prédicateur Fethullah Gülen, très influent dans la police et la justice malgré son exil aux Etats-Unis.

Le prédicateur dirige une confrérie puissante présente dans les rouages de l'Etat, y compris au sein du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP).

Répercussions sur les municipales

Dans ce contexte, la hiérarchie policière a en retour été sérieusement remaniée. Environ 70 policiers, dont le puissant chef de la police stambouliote, ont été renvoyés ou mutés depuis les premières gardes à vue de personnes soupçonnées de corruption la semaine dernière.

Le poste du premier ministre ne semble pas menacé dans l'immédiat. Mais le différend entre son parti, l'AKP, et le mouvement Hizmet de Fethullah Gülen risque d'avoir des répercussions sur les élections municipales de mars prochain.

Une des premières décisions prises par le nouveau chef de la police stambouliote, Selami Altinok, a été d'interdire aux journalistes l'accès aux commissariats de police dans tout le pays, rapporte la presse dimanche.

Protestations dans la rue

Quelque dix mille manifestants se sont rassemblées dimanche sur une place du quartier de Kadikoy, sur la rive asiatique de la ville, rapporte l'agence de presse turque Dogan. Ils protestaient contre les plans d'urbanisation et le scandale de corruption touchant les cercles du pouvoir politique.

La police a fait usage d'un canon à eau et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui brandissaient des banderoles appelant à la démission du gouvernement Erdogan.

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