Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Turquie: "Une femme ne doit pas rire fort en public"

Le vice-Premier ministre turc Bulent Arinç a déclaré lundi qu'"une femme ne doit pas rire fort en public". Ses propos ont suscité une polémique mardi sur les réseaux sociaux.

29 juil. 2014, 11:09
epa03730938 (FILE) A file photo dated 08 December 2011 showing Turkey's Deputy Prime Minister Bulent Arinc during the Bali Democracy Forum IV in Nusa Dua, Bali, Indonesia. Reports on 04 June 2013 state Arinc has apologized to protesters 'the excessive use of police force' against protesters demonstrating against the planned construction of a new shopping mall at Taksim Square in Istanbul and against the conservative government of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan.  EPA/MADE NAGI *** Local Caption *** 50138914

"Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public", d'après le vice-Premier ministre turc Bulent Arinç. Sa déclaration a suscité une polémique mardi en Turquie, pays musulman mais laïque qui fête l'Aïd al-Fitr.

"L'homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l'est pas", a dit lundi M. Arinç, influent membre du gouvernement islamo-conservateur dont il est aussi le porte-parole, rapportent les journaux. Et d'ajouter: "Elle ne doit pas rire fort devant tout le monde, elle doit absolument conserver sa décence à tout moment".

Cette petite phrase a provoqué une avalanche de réactions - pour la plupart indignées - dans les réseaux sociaux où les internautes dénonçaient l'intervention "de plus en plus flagrante" du régime turc dans la sphère privée.

Ironie des internautes

"Arrêtez de nous donner une leçon de morale, à la place, rendez compte pour l'argent que vous avez volé", a lancé btürkmen sur le site de microblogs Twitter, en allusion aux soupçons de corruption visant depuis décembre dernier le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son entourage politique.

"Je ne peux qu'éclater de rire à cette leçon de morale!", écrit pour sa part une autre utilisatrice, Hilan Inan.

La sortie du vice-Premier ministre, qui s'était déjà illustré pour ses conseils répétés en faveur d'une vie prude comme prescrite par le Coran, a aussi eu une répercussion politique.

A une dizaine de jours de l'élection présidentielle (10 et 24 août), qui sera pour la première fois organisée au suffrage universel, le candidat de l'opposition Ekmeleddin Ihsanoglu lui a aussitôt répondu.

"Nous avons vraiment besoin d'entendre le rire gai des femmes", a réagi sur Twitter M. Ihsanoglu, principal rival de M. Erdogan au scrutin présidentiel.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias