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Turquie: le PKK revendique un attentat suicide meurtrier contre la police

L'attentat à la voiture piégée survenu jeudi à Elazig était commandité par le PKK. L'attaque visait la police. Elle a fait cinq morts et plus de 200 blessés.

19 août 2016, 18:25
La Turquie est régulièrement frappée par des attentats commis par le PKK ou l'Etat islamique.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué vendredi un attentat à la voiture piégée commis la veille contre le siège de la police à Elazig (est). L'attaque avait coûté la vie à cinq personnes et plus de 200 autres avaient été blessées.

Cette "attaque suicide d'envergure" visait à dénoncer la répression des forces turques contre les villes kurdes du sud-est du pays, à majorité kurde, a précisé le HPG, l'aile militaire du PKK dans un communiqué, cité par l'agence pro-kurde Firat. Les autorités turques l'avaient immédiatement attribuée au mouvement indépendantiste kurde, qui revendique rarement ses attentats.

L'attentat a eu lieu à 09h20, alors de nombreux policiers arrivaient au travail. Les images diffusées par les télévisions montraient un bâtiment fortement endommagé et un gros cratère devant le commissariat, situé dans une rue très passante de ce bastion nationaliste turc qui avait jusqu'ici été épargné par le conflit kurde, qui dure depuis 1984.

Manifestation anti-PKK

Des milliers d'habitants de la ville ont manifesté vendredi pour conspuer le PKK, ont rapporté les médias. Au total, trois attentats et attaques des rebelles kurdes contre la police et l'armée ont fait quatorze morts dans la seule journée de jeudi, signe d'une intensification des violences promise par le commandement du PKK.

Dans la foulée de la purge lancée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan contre les sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch avorté du 15 juillet, des milliers de policiers et de soldats ont été limogés ou inculpés. Ces mesures font craindre un affaiblissement des moyens de l'Etat turc pour combattre le PKK.

La purge se poursuit

Et la purge se poursuit. Le parquet a lancé des mandats d'arrêt contre 146 universitaires, principalement des villes d'Istanbul et de Konya. Ils sont soupçonnés d'entretenir des liens avec Fethullah Gülen, ont rapporté vendredi les agences locales. L'ex-recteur de l'université Selçuk de Konya, le professeur Hakki Gökbel, figure dans la liste des personnes visées.

Quarante-quatre universitaires ont été placés en garde à vue dans la grande université d'Istanbul et 29 autres à Konya dans le cadre de cette opération menée dans 17 provinces du pays, précisent les agences Dogan et Anadalu. Des perquisitions ont été effectuées par la police dans les bureaux des suspects sur le campus universitaire stambouliote, ainsi qu'à leurs domiciles.

Par ailleurs, la brigade financière a encore durci vendredi sa répression contre les sphères économiques soupçonnées d'avoir financé le réseau Gülen. Elle recherchait 18 autres cadres ou propriétaires d'entreprises à Istanbul, coeur économique de la Turquie, a indiqué l'agence Dogan.

Les autorités ont en outre arrêté 29 inspecteurs de l'agence de régulation du secteur bancaire (BDDK) pour des "inspections illégales", selon des médias turcs. Ils seraient soupçonnés d'avoir illégalement enquêté sur les comptes de fondations liées à l'Etat ou de personnalités du monde des affaires parfois proches de M. Erdogan.

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