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Turquie: Gülen réclame une enquête internationale sur la tentative de putsch

Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch avorté en Turquie, a demandé une enquête internationale sur cette affaire. Il promet également une collaboration totale de sa part.

12 août 2016, 17:25
Fethullah Gulen, en exil au États-Unis, est accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch avorté.

Le prédicateur turc en exil Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être l'instigateur du coup d'Etat raté mi-juillet, a réclamé une "enquête internationale" sur cette tentative de putsch, dans une tribune publiée vendredi dans Le Monde. Il a également promis sa "collaboration totale".

"Je lance un appel au pouvoir turc et je lui promets une collaboration totale. Je demande qu'une commission internationale indépendante mène les investigations sur cette tentative de coup d'Etat", écrit le prédicateur musulman, installé aux Etats-Unis depuis 1999, dans le quotidien français.

Selon Ankara, qui réclame avec insistance à Washington son extradition, cet opposant serait le cerveau du putsch avorté. Ce dernier a fait 273 morts et 2000 blessés.

De son côté, l'ancien imam a toujours nié toute implication dans ce qu'il qualifie de "pire acte terroriste" perpétré sur le sol turc. "Si le dixième des accusations dirigées contre moi sont établies, je m'engage à retourner en Turquie et à subir la peine la plus lourde", insiste Fethullah Gülen dans son texte.

"En revanche, si des militaires qui se disent sympathisants du Hizmet ("Mouvement des bénévoles", fondé par Fethullah Gülen, ndlr) ont trempé dans cette conjuration, je le dis sans aucun état d'âme, ce sont des félons qui ont ébranlé l'unité et l'intégrité du pays, des individus qui ont trahi mon idéal", affirme-t-il. "Que Dieu les punisse".

 

Contre les interventions militaires

"Je me suis opposé toute ma vie aux interventions militaires", appuie Fethullah Gülen. Le prédicateur a également rappelé ses liens anciens avec les principales figures de la vie politique turque.

"Par le passé, j'ai entretenu une amitié aussi bien avec le libéral Turgut Özal - premier ministre de 1983 à 1989 et président de la République de 1989 à 1993 - qu'avec le conservateur Süleyman Demirel - président de la République de 1993 à 2000 - et même le social-démocrate Bülent Ecevit - premier ministre de 1999 à 2002", souligne-t-il.

"J'ai apporté mon soutien à toutes leurs politiques. Ils m'ont toujours porté une estime du fait de l'importance qu'accordait le Hizmet à l'éducation et à la paix sociale", précise-t-il encore.

"Bien que j'aie toujours été réservé vis-à-vis de l'islam politique, j'ai également soutenu M. Erdogan et l'AKP (le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, ndlr) dans les débuts, lorsque de grandes réformes démocratiques ont été lancées", poursuit M. Gülen. Il voit "une chasse aux sorcières destinée à renforcer le régime" dans les accusations dont il est la cible.
 
 

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