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Tous les prisonniers politiques ont été libérés

20 janv. 2011, 16:16

Le gouvernement transitoire tunisien a annoncé hier la libération de tous les prisonniers politiques du pays. Dans le même temps, des milliers de manifestants ont exigé le retrait du gouvernement de transition des figures de l'ancien régime et la dissolution du parti du président déchu.

«Tous les détenus politiques ont été libérés aujourd'hui», a déclaré le nouveau ministre du Développement régional, Najib Chebbi, par ailleurs dirigeant d'un parti d'opposition. Prié de dire si cela englobait les islamistes du parti Ennahda, il a répondu: «Il n'y a plus de prisonniers d'Ennahda en prison».

Ces libérations interviennent avant même la première réunion, peut-être aujourd'hui, du cabinet d'union nationale, formé lundi dont quatre membres appartenant à l'opposition se sont déjà dissociés. «Il nous est impossible de participer à un gouvernement qui intègre des symboles de l'ancien régime», a répété hier le secrétaire général de la centrale syndicale UGTT, Abdessalem Jrad.

Le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) a quant à lui annoncé mercredi qu'il se retirait définitivement du gouvernement d'union nationale, où il disposait d'un ministère et a demandé de nouvelles négociations en vue d'un nouveau cabinet.

Des manifestations contre ce gouvernement ont rassemblé des milliers de personnes à Tunis et dans plusieurs villes de province, notamment à Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, et Thala.

«Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle Constitution et nouvelle République», ont scandé les manifestants, qui s'en sont pris au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. «Ça se poursuivra chaque jour jusqu'à ce que nous soyons débarrassés du parti au pouvoir», a proclamé Faydi Borni, un instituteur»

Trois partis d'opposition non reconnus sous le régime du président déchu ont par ailleurs été légalisés durant les trois derniers jours. Il s'agit de Tunisie Verte (écologique) d'Abdelkader Zitouni, le Parti socialiste de gauche de Mohamed Kilani et le Parti du travail patriotique et démocratique tunisien, d'Abderrazek Hammami. Sur le plan international, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal a indiqué que le président déchu Ben Ali avait été accueilli dans le royaume par respect des traditions arabes d'hospitalité. Il a toutefois souligné qu'il ne pourrait y exercer aucune activité contre son pays. Le président tunisien Foued Mebazaa, s'est par ailleurs engagé hier soir dans une allocution solennelle à la télévision à une «rupture totale avec le passé». Il veut que se réalisent «les aspirations légitimes de la révolution de la dignité et de la liberté», qui a mis fin au régime du président Ben Ali.

«Ce gouvernement va procéder à la séparation entre l'Etat et le parti», a-t-il promis, en référence au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti-Etat de l'ex-président Ben Ali, devenu symbole de corruption et de répression. /ats-afp

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