Au moins 25 personnes ont été blessées, dont cinq grièvement, dans une explosion à bord d'un train, jeudi soir à Taipei, rapporte Le Figaro. Il était environ 22 heures à la station Songshan, près de l'aéroport de la capitale taïwanaise, quand une explosion retentit dans le sixième wagon d'un train reliant Hsinchu, sur la côte ouest, à Keelung, dans le nord du pays. «Le train était en approche de la gare de Songshan quand l'explosion a eu lieu», a expliqué Wang Pao-chang, porte-parole de la police.
Des flammes se sont aussitôt engouffrées dans cette portion du train. Certains témoins disent avoir entendu «trois détonations» avant que le wagon prenne feu. Plusieurs fenêtres semblent avoir été soufflées. L'incendie a vite été maîtrisé par les pompiers qui avaient dépêché 10 véhicules sur place. Parmi les victimes réparties dans six hôpitaux de la capitale, au moins cinq d'entre elles seraient brûlées à plus de 30%. Aucun décès n'était vendredi à déplorer.
Un sac retrouvé dans les toilettes
Selon le directeur de l'Agence nationale de la police, Chen Kuo-en, un tube métallique, d'une longueur de 15 à 20 cm et ressemblant à un pétard, serait à l'origine de l'explosion. Des témoins ont parlé d'une forte odeur de poudre. L'objet cylindrique a explosé en deux morceaux et a fait un trou dans le toit du wagon. Aucun détonateur n'a été retrouvé.
Les forces de l'ordre ont déclaré vendredi matin qu'aucune information ne pouvait confirmer la piste terroriste et parlaient alors d'un «acte criminel majeur». Plus de 24 heures après l'incident, aucune revendication n'avait été reçue. Un suspect, Lin Ying-chang, a rapidement été appréhendé. Âgé de 55 ans, l'homme figure parmi les blessés et est actuellement en soins intensifs dans un hôpital de la capitale taïwanaise. À l'heure actuelle, il ne serait pas en mesure de parler. Ses empreintes ont été relevées sur les deux morceaux du tube métallique retrouvés dans le wagon et sur les voies.
Selon les blessures à la poitrine dont souffre le suspect, les enquêteurs pensent que ce dernier tenait l'objet contre lui quand il a explosé. Le bureau d'investigation criminelle a révélé dans la soirée de vendredi qu'il s'agissait vraisemblablement d'une tentative d'attaque suicide. Peu avant l'incident, le suspect aurait envoyé un testament à sa famille. Les motivations du criminel restent toutefois inconnues. Selon les dernières révélations de la police, l'homme souffrirait d'un cancer et de problèmes mentaux.
Des mesures de sécurité renforcées
«Cela ressemble à un acte délibéré», a déclaré tôt dans la journée Lin Chuan, premier ministre taïwanais, qui a ordonné la constitution d'une équipe spéciale pour enquêter sur cette affaire. «Une tentative d'attaque n'est pour l'instant pas encore exclue», a poursuivi le premier ministre, qui s'est rendu dans la nuit de jeudi à vendredi au chevet des victimes. Le ministère des Transports et des Communications a annoncé vendredi matin des mesures de sécurité renforcées dans toutes les gares, stations de métro et aéroports de l'île.
Ce n'est pas la première fois qu'une attaque intervient à bord d'un train à Taïwan. En 2013, une explosion dans un TGV à Hsinchu avait fait deux blessés. En 2014, dans une épopée meurtrière, un étudiant avait poignardé à mort quatre passagers et en avait blessé 24 autres dans le métro de Taipei. Cette attaque avait secouée l'île entière, peu habituée à de tels actes de violence, et soulevé des questions sur la sécurité dans les transports publics à Taïwan. L'assaillant de 21 ans avait été condamné à mort puis exécuté en mai dernier.