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Syrie: un bombardement rebelle tue 21 militants pro-Assad

Un bombardement rebelle a fait 21 victimes dans les rangs de militants pro-Assad jeudi soir dans la ville de Deraa. Le groupe exprimait son soutien à Bachar al-Assad en vue des élections présidentielles de juin.

23 mai 2014, 09:32
C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé.
(photo d'illustration)

Vingt-une personnes ont été tuées jeudi soir dans la ville syrienne de Deraa dans un bombardement rebelle contre un meeting pour la réélection de leur ennemi Bachar al-Assad dans le sud du pays en guerre, a rapporté vendredi une ONG. Par ailleurs les rebelles syriens reculaient vendredi face à l'armée dans le Nord.

Onze civils dont un enfant ainsi que six membres des Comité populaires, une milice pro régime, figurent parmi les victimes de Deraa, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon l'OSDH, une brigade islamique a tiré jeudi soir un obus sur "une tente (installée) dans le quartier de l'aéroport dans le cadre de la campagne de soutien" à M. Assad. L'attaque a également fait 30 blessés. La ville de Deraa, près de la frontière jordanienne, où se faisait le rassemblement, est divisée entre rebelles et l'armée.

C'est la première fois qu'un rassemblement électoral est visé. Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, cela constitue "un message clair qu'il n'y a pas de zone sécurisée pour organiser le scrutin".

Le gouverneur de la province de Deraa, Mohamad al-Hanous, a assuré à la télévision que "le crime des terroristes n'empêcherait pas les Syriens de voter".

Une folie

"Les rebelles ont menacé de viser des rassemblements pro-régime dans de nombreuses régions et il est clair qu'organiser des élections actuellement, avec ce qui se passe en Syrie, est une folie", a-t-il ajouté.

Le chef d'un courant de l'opposition intérieure, Louay Hussein, a affirmé que le scrutin "allait diviser le peuple syrien en deux races: celle qui aura voté et la race terroriste qui n'aura pas participé à l'élection", faisant allusion à la terminologie du régime pour qui les rebelles sont des "terroristes".

"Depuis des décennies, les élections multipartites sont un rêve et un objectif pour les Syriens (...) mais la situation dans le pays a fait de la moitié des Syriens des déplacés et des réfugiés", avait ajouté le Courant dans un communiqué, jugeant "illégale" la tenue de ces élections dans ces conditions. Son parti avait appelé dimanche la population à boycotter la présidentielle.

Un revers pour les opposants

Après plus de trois ans de conflit qui a fait plus de 160'000 morts, quelque neuf millions de réfugiés et déplacés et dévasté le pays, la tenue du scrutin est un revers pour l'opposition et les rebelles. Ils s'étaient juré de renverser M. Assad, au pouvoir depuis 2000.

Les forces du régime ont marqué jeudi un point décisif dans la ville-clé d'Alep (nord), en brisant le siège imposé par le rebelles à la prison centrale. Cette avancée a permis de bloquer dans le même temps l'une des principales voies d'approvisionnement des rebelles.

La porte-parole de l'Office de l'ONU pour les droits de l'homme, Cécile Pouilly, a souligné "qu'il existait un risque réel concernant l'intégrité physique des détenus, notamment des 53 prisonniers politiques", à la prison d'Alep. Selon elle, sur les 2500 détenus, un certain nombre ont achevé leur peine et doivent être libérés.

Dégâts terribles

Les combats ont provoqué des dégâts terribles dans le centre historique d'Alep, une des plus vieilles villes au monde. Mais ont aussi causé une situation humanitaire désastreuse dans la ville comme dans une grande partie du pays.

Dans un rapport au Conseil de sécurité, le patron de l'ONU Ban Ki-moon note que les belligérants continuent de restreindre "d'une manière arbitraire" la livraison de l'aide humanitaire et que "la situation sur le terrain a empiré".

Il déplore le refus du régime de laisser passer les convois humanitaires par les frontières de la Syrie avec la Turquie, l'Irak ou la Jordanie, comme l'exigeait la résolution 2139. Il dénonce en outre que 196'000 personnes soient assiégées par le régime et 45'000 par la rébellion, et que "l'accès à l'aide humanitaire reste imprévisible et terriblement insuffisant" pour 3,5 millions de Syriens.

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