Quelque 3000 civils et plus de 40 blessés, dont des enfants, ont été évacués jeudi de la dernière enclave tenue par les rebelles syriens à Alep, a annoncé en soirée le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le président syrien Bachar al-Assad s'était auparavant félicité de la victoire de ses troupes, affirmant que les Syriens "écrivaient l'Histoire", en chassant les rebelles de la deuxième ville du pays.
"Avec la libération d'Alep, on dira que la situation a changé, pas seulement pour la Syrie, pas seulement pour la région, mais pour tout le monde", a-t-il lancé, sourire aux lèvres, dans une courte vidéo postée sur le compte Facebook de la présidence.
Commentant cette victoire, vingt-cinq ONG ont estimé que "l'humanité rendait son dernier souffle" à Alep. Dans une déclaration commune, ces organisations, qui affirment porter un secours humanitaire à plus de cinq millions de Syriens, ont en particulier condamné la "faillite morale de la communauté internationale".
3000 civils évacués
Le premier convoi à partir était composé d'ambulances et de bus avec à bord 951 personnes, dont plus de 200 rebelles, et 108 blessés dont des insurgés selon une source militaire. Il était ouvert par des véhicules du CICR et du Croissant-Rouge syrien avec leur drapeaux.
MAINTENANT: 20 bus & 13 ambulances ont passé la ligne de front transportant des civils d'#Alep Est dont certains gravement blessés #SARC
— CICR (@CICR_fr) 15 décembre 2016
Notre collègue à #Alep Est: "Je n'avais jamais vu un tel niveau de souffrance humaine. Dur de concevoir comment des gens ont survécu" #Syrie https://t.co/HnMrwcibxi
— CICR (@CICR_fr) 15 décembre 2016
Jusqu'à 50'000 personnes
Quelque 4000 rebelles et leurs familles sont concernés, selon la télévision syrienne, par cette opération d'évacuation qui pourrait durer plusieurs jours.
L'ONU a pour sa part estimé jeudi soir quelque 50'000 personnes se trouvaient toujours dans la partie orientale de la ville. Sur les 50'000, "40'000 sont des civils qui vont aller à Alep-Ouest", a dit l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura à la presse à l'issue d'une rencontre à Paris avec le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.