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Syrie: les forces turques et kurdes s’accusent mutuellement de violer la trêve

Le ton monte entre Ankara et les Kurdes. Les Turcs accusent les forces kurdes de ne pas respecter l’accord de trêve dans le nord-est de la Syrie négocié jeudi avec les USA. Les Kurdes dénoncent un sabotage. Selon eux, Ankara empêcherait leur retrait.

19 oct. 2019, 20:36
En quelques jours, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière de près de 120 km, allant de la ville de Tal Abyad à Ras al-Aïn, ville où les forces kurdes opposaient cette semaine une farouche résistance (archives).

Les forces kurdes et Ankara se sont mutuellement accusées samedi de violer une trêve dans le nord-est de la Syrie. Le président turc a menacé d’«écraser les têtes» des combattants kurdes, à 3 jours de l’expiration du délai pour leur retrait.

A lire aussi : La Turquie et les Etats-Unis s’entendent sur un cessez-le-feu dans le nord de la Syrie

Annoncé jeudi, l’accord de trêve négocié par Washington implique un retrait des forces kurdes – dont certaines sont considérées comme «terroristes» par Ankara – d’une région frontalière de la Turquie, en échange de l’arrêt de l’offensive turque lancée contre elles le 9 octobre.

En quelques jours, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière de près de 120 km, allant de la ville de Tal Abyad à Ras al-Aïn, ville où les forces kurdes opposaient cette semaine une farouche résistance.

 

 

Ankara accusé de sabotage

Mazloum Abdi, le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance dominée par les Kurdes, a accusé samedi la Turquie de saboter l’accord en empêchant le retrait des combattants de la ville assiégée de Ras al-Aïn.

L’accord «contient un point essentiel stipulant l’ouverture d’un couloir sous le parrainage des Etats-Unis», a-t-il affirmé. Mais les «Turcs empêchent le retrait du secteur de Ras al-Aïn, empêchant la sortie de nos forces, des blessés et des civils», a-t-il ajouté.

Il a assuré que les FDS sont engagées à se retirer, comme le stipule selon eux l’accord, d’une zone frontalière de 120 km de longueur entre Ras al-Aïn et Tal-Abyad, dès que les Turcs les laisseront sortir de Ras al-Aïn.

La Turquie a de son côté démenti avoir bloqué le retrait des forces kurdes dans le nord-est de la Syrie. Les forces kurdes «propagent des fausses informations pour saboter l’accord turco-américain», a soutenu un haut responsable turc.

Les Turcs empêchent le retrait du secteur de Ras al-Aïn, empêchant la sortie de nos forces, des blessés et des civils.
Mazloum Abdi, commandant des Forces démocratiques syriennes 

Violents bombardements

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, Ras al-Aïn a connu un calme relatif samedi, en dépit de pilonnages sporadiques de la part de supplétifs syriens pro turcs. Mais les secteurs voisins ont été la cible de violents bombardements.

L’OSDH a fait état de l’évacuation par un convoi médical de 30 blessés de Ras al-Aïn, ainsi que de quatre personnes ayant succombé à leurs blessures.

Déjà plus de 500 morts

Outre le retrait des forces kurdes, l’accord de trêve prévoit la mise en place d’une «zone de sécurité» de 32 km de profondeur en territoire syrien, même si la longueur de cette bande, que le président turc veut à terme étendre sur près de 450 km, reste pour l’instant à définir.

 

 

L’offensive lancée par Ankara le 9 octobre avec des supplétifs syriens a ouvert un nouveau front dans la Syrie en guerre depuis 2011. L’agression turque a déjà causé la mort de plus de 500 personnes, et, selon l’OSDH, 300’000 ont dû être déplacées.

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