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Syrie: la séparation de l'humanitaire du politique est impératif

En marge des discussions de Genève 2 sur le conflit syrien, le Dr Tawfik Chamaa a rappelé l'importance de séparer les questions humanitaires du processus politique à ses auditeurs.

30 janv. 2014, 16:09
Dr Tawfik Chamaa, de l'Union des Organisations Syriennes de Secours Médicaux (UOSSM) a déclaré à Genève que l'humanitaire ne peut pas attendre une solution politique.

Il faut séparer les questions humanitaires du processus politique de Genève 2, a affirmé jeudi à Genève en marge des discussions le Dr Tawfik Chamaa, de l'Union des Organisations Syriennes de Secours Médicaux (UOSSM). L'humanitaire ne peut pas attendre une solution politique, a-t-il dit.

"Les questions humanitaires ne peuvent plus attendre. Des femmes et des enfants meurent de faim dans des villes assiégées et d'autres tous les jours sous les bombes. Hier encore, 68 personnes ont été tuées lors de bombardements à Alep", a affirmé à l'ats le porte-parole de l'ONG basée en Suisse.

Il a dénoncé le fait que l'humanitaire soit utilisé pour obtenir des avantages politiques dans le cadre de la conférence Genève 2. "Lakhdar Brahimi a proposé au début de parler de mesures humanitaires, ce qui était juste, mais ensuite le régime de Damas a demandé que le volet politique complet soit abordé", a dit le médecin.

Questions séparées

"L'humanitaire est pris en otage par les discussions politiques. Il faut que ces questions soient séparées. Toutes les parties doivent respecter des corridors humanitaires et des cessez-le-feu de quelques heures pour que les convois puissent passer. C'est une obligation en droit international", a déclaré le Dr Chamaa.

Les promesses faites dimanche par le régime de Damas de laisser sortir les femmes et les enfants des quartiers rebelles de Homs et de laisser passer un convoi d'aide humanitaire ne se sont toujours pas matérialisées.

On tourne en rond

Tawfik Chamaa se déclare pessimiste quant au processus de Genève 2. "On tourne en rond", affirme-t-il. Selon lui, les "généraux jusqu'auboutistes" qui contrôlent réellement le pouvoir à Damas ne négocieront jamais.

Il voit un espoir dans une évolution de la position de Moscou. Mais il reste convaincu que "tôt ou tard, la communauté internationale devra intervenir militairement".

L'UOSSM emploie désormais 800 médecins et secouristes dans les zones non contrôlées par le gouvernement en Syrie. "Le cauchemar continue, les besoins sont énormes, les stocks de médicaments insuffisants", explique Tawfik Chamaa, en mentionnant en particulier le soutien à quelque 300'000 blessés et handicapés. En 2012, l'ONG a dépensé 25 millions de francs en aide médicale et environ le triple en 2013.

"C'est une goutte d'eau par rapport aux besoins. Il nous faudra 200 millions en 2014", a affirmé le porte-parole de l'UOSSM. Cette organisation est soutenue par des gouvernements occidentaux, dont la Suisse, et des ONG internationales.

 
 

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