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Syrie: la bataille d'Alep continue, malgré des cris de victoire de l'armée

Malgré les cris de victoire des forces gouvernementales, les tirs d'artillerie se poursuivaient lundi à Alep (nord), dont l'armée de Bachar al-Assad et les insurgés se disputent le contrôle. Dans le reste du pays, les violences ont également continué, notamment près de Homs (centre), où un convoi de l'ONU a été pris pour cible.

30 juil. 2012, 18:55
Quelque 18 personnes ont péri dimanche dans le seul secteur d'Alep et les trois quarts des victimes sont des civils.
Les rebelles ont immédiatement démenti les dires du régime proclamant sa victoire dans un quartier d'Alep et l'Armée syrienne  libre (ASL, composée de déserteurs et civils ayant pris les armes) a affirmé avoir pris un poste de contrôle stratégique à Anadan, à 5 km au nord-ouest d'Alep.

Il leur permet de contrôler une voie entre la deuxième ville de  Syrie et la Turquie (à 45 km environ) et d'acheminer renforts et munitions à leurs frères d'armes à Alep. Le poste a été pris après deux heures de combat qui ont coûté la vie à six soldats, dont 25 qui ont été faits prisonniers, selon un général rebelle.

Combats meurtriers à Alep

Après deux jours d'offensive de l'armée syrienne pour déloger les rebelles d'Alep, deuxième ville du pays, mais aussi poumon économique de Syrie, l'armée loyaliste a affirmé dimanche soir avoir repris le contrôle du quartier de Salaheddine, un bastion rebelle.

«C'est totalement faux», a martelé un porte-parole des insurgés. «Les hommes d'Assad n'ont pas pu franchir le pont qui relie le quartier d'Hamadanyeh à celui de Salaheddine», a-t-il dit.

Dans la matinée de lundi, des obus se sont abattus sur certains quartiers d'Alep, ville la plus peuplée de Syrie avec deux millions et demi d'habitants. Un hélicoptère et un avion de chasse ont survolé le quartier de Salaheddine.

Les hôpitaux et les dispensaires de fortune établis dans l'est de  la ville sont bondés. «Certains jours nous recevons trente ou quarante blessés, et je ne parle pas des morts, dont certains nous arrivent totalement réduits en bouillie», a raconté un membre des services médicaux.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG  favorable à l'opposition, basée à Londres, les combats de dimanche ont fait plus de 150 tués et 13 lundi.

Quelque 18 personnes ont péri dimanche dans le seul secteur d'Alep et les trois quarts des victimes sont des civils. Les pénuries se font de surcroît de plus en plus sentir dans cette grande ville du Nord, où 200'000 personnes ont fui le pays depuis l'assaut lancé par Damas samedi, selon l'ONU. 

Observateurs de l'ONU attaqués

Dans le reste du pays, les violences se poursuivaient également. Un convoi transportant des observateurs de l'ONU, dont leur chef, le  général Babacar Gaye, a été la cible d'une attaque dimanche, a indiqué lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. «Heureusement, personne n'a été blessé», a-t-il ajouté lors d'un  point de presse.

Une porte-parole de l'ONU a précisé que le convoi avait été  touché par des tirs à l'arme légère près de Homs (centre de la  Syrie), sans indiquer s'il s'agissait d'une attaque de l'armée  régulière.

«Durant ma visite à Homs, j'ai pu constater personnellement un pilonnage intense d'artillerie et (d'obus) de mortier», avait  indiqué plus tôt M. Gaye. Depuis le 15 juin, les observateurs ont dû cesser l'essentiel de leurs opérations en raison de l'accroissement de la violence dans le pays.

L'OSDH a fait également état de violences meurtrières à Deraa et  à Moazamié, une localité à l'ouest de Damas, «sauvagement  bombardée», selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, qui appelle à «une intervention internationale pour sauver ses habitants».

La Turquie vient en aide

Inquiète de l'aggravation de la situation, la Turquie, qui craint comme la communauté internationale de nouveaux massacres, a envoyé des renforts à sa frontière avec la Syrie. Ankara a envoyé une vingtaine de véhicules de transport de troupes, des batteries de missiles et des véhicules blindés.

Face à l'escalade du conflit, Paris va demander d'ici la fin de la semaine une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. La France prend la présidence du Conseil dès le 1er août.

Le chargé d'affaires syrien à Londres, Khaled al-Ayoubi, plus haut diplomate de ce pays au Royaume-Uni, a par ailleurs démissionné en signe de protestation contre la répression menée par le régime de Bachar al-Assad, a annoncé lundi le ministère britannique des Affaires étrangères. 
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