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Syrie: journée meurtrière avec 28 civils tués dans des raids près de Damas

Les civils paient un lourd tribut dans le conflit en Syrie. En témoigne cette journée meurtrière qui a fait au moins 28 morts dans des raids menés près de Damas.

05 févr. 2018, 20:09
Les civils paient un lourd tribut dans le conflit en Syrie.

Au moins 28 personnes, dont sept enfants, ont été tuées lundi en Syrie dans des raids aériens du régime visant une enclave rebelle près de Damas. Ce nouveau drame illustre le lourd tribut payé par les civils dans le conflit.

Les raids les plus meurtriers ont visé la localité de Beit Sawa, dans la Ghouta orientale. Dix personnes, dont deux enfants, ont perdu la vie sur un marché, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui bénéficie d'un large réseau de correspondants sur le terrain.

Un marché de la localité d'Arbine a également été touché. Neuf civils y ont trouvé la mort, dont un membre des casques blancs, la défense civile en zone rebelle, selon l'OSDH.

Dans un hôpital de la ville, les corps sans vie de plusieurs enfants étaient allongés sur le sol, tandis que d'autres petits recevaient les premiers soins, a constaté un correspondant de l'AFP.

Gaz toxique

En représailles aux frappes, les rebelles ont lancé lundi des obus sur la capitale, entraînant la mort d'une femme et faisant quatre blessés, selon l'agence de presse officielle Sana. Une personne a péri dans des tirs similaires sur un secteur de la région de Harasta tenu par le régime, d'après la même source.

Assiégée depuis 2013 par les forces du régime, la Ghouta orientale est la cible quasi quotidienne de bombardements. Ses quelque 400'000 habitants vivent une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture et de médicaments.

La veille déjà, le régime avait mené des frappes similaires dans plusieurs secteurs de la province d'Idleb, où l'armée turque a entrepris lundi l'installation d'un nouveau poste d'observation. Seize civils ont été tués, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

Au moins onze cas de suffocation ont également été rapportés dans la ville de Saraqeb. L'OSDH cite des habitants et des sources médicales faisant état d'un "gaz toxique" répandu sur la ville.

Selon Mohamed Ghaleb Tannari, médecin à l'hôpital où les patients ont été traités, tous "souffrent de difficultés respiratoires, de toux et de fatigue". Il s'agit de "symptômes emblématiques de l'inhalation de gaz toxique de chlore", selon le spécialiste.

Ces dernières semaines, le pouvoir du président Bachar al-Assad a été accusé d'avoir mené plusieurs attaques chimiques en Syrie. Le 22 janvier, l'OSDH avait notamment rapporté 21 cas de suffocation dans la Ghouta, tandis que des habitants et des sources médicales avaient déjà évoqué une attaque au chlore.

Janvier "sanglant"

Après ces attaques chimiques présumées, les Etats-Unis ont brandi la menace de nouvelles frappes en Syrie. Ils ont accusé lundi la Russie de retarder l'adoption d'une condamnation par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Il y a des "preuves évidentes" pour confirmer le recours à du chlore dans ces attaques menées dans la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas, a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, lors d'une réunion du Conseil sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. "Nous avons des informations sur un recours au chlore par le régime d'Assad contre son propre peuple à de maintes reprises au cours des dernières semaines et encore hier", a déploré la diplomate.

Washington a fait circuler auprès de ses quatorze partenaires au Conseil un projet de déclaration condamnant le recours aux armes chimiques en Syrie.

Déclenché en 2011 par la violente répression de manifestations pacifiques par le régime, le conflit syrien s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a déjà fait plus de 340'000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Ces quatre dernières semaines seulement, 59 enfants ont été tués en Syrie, selon un communiqué de l'Unicef.

Pour le seul mois de janvier, au moins 83 enfants ont péri au Moyen-Orient "dans les conflits en cours, dans des attaques-suicides, ou sont morts de froid en fuyant les zones de guerre", d'après le directeur régional d'Unicef pour cette région, Geert Cappelaere.

"Il s'agit d'enfants qui ont payé le prix le plus élevé pour des guerres dont ils ne sont pas responsables", a-t-il constaté.

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