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Syrie: forces turques dans une ville clé kurde, violents combats

Les forces turques sont entrés samedi dans une ville kurde clé du nord syrien. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, neuf civils ont été exécutés.

12 oct. 2019, 21:07
Une trentaine de civils ont perdu la vie depuis le début de l'assaut des forces turques mercredi. (illustration)

Les forces turques et leurs supplétifs syriens sont entrés samedi dans une ville kurde clé du nord syrien à la faveur de violents bombardements. Ankara se dit déterminée à poursuivre son offensive malgré le tollé international et les menaces de sanctions américaines.

A Ankara, le ministère de la Défense a affirmé que les forces turques avaient capturé Ras al-Aïn, ville frontalière de la Turquie. Mais les forces kurdes ont démenti et selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et un correspondant de l'AFP sur place, les forces turques y sont entrées mais les combats se poursuivent.

Voisine de la Syrie en guerre, la Turquie veut chasser de secteurs frontaliers la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle qualifie de "terroriste", pour créer en territoire syrien une "zone de sécurité" de 32 kilomètres de profondeur qui séparera sa frontière des régions kurdes.

Washington sommé d'agir

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition de combattants kurdes et arabes, ont appelé les Etats-Unis à "assumer leurs responsabilités morales" et à fermer "l'espace aérien face à l'aviation turque".

Évoquant un "coup de couteau dans le dos", elles ont accusé les Américains de les avoir "abandonnées" en retirant des soldats des zones attaquées.

 

 

Neuf civils "exécutés"

Samedi, neuf civils ont été "exécutés" par des rebelles pro turcs qui participent à l'offensive turque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces morts portent à 38 le nombre de civils tués depuis le début de l'assaut mercredi, d'après l'OSDH. Par ailleurs 81 combattants kurdes ont été tués dans les affrontements, selon un dernier bilan de l'ONG.

Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils dans la chute de roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières turques en représailles à son attaque.

L'Allemagne a annoncé dans ce contexte avoir stoppé la livraison à la Turquie d'armes "qui pourraient être utilisées" contre les Kurdes en Syrie.

"Ras al-Aïn résiste"

Samedi matin, les forces turques et leurs alliés locaux ont lancé l'assaut sur Ras al-Aïn, presque entièrement désertée par ses habitants, selon l'OSDH.

Selon un responsable des FDS, dont les YPG sont l'épine dorsale, "Ras al-Aïn résiste toujours et les affrontements se poursuivent". "Les FDS ont partiellement reculé en raison des violents bombardements mais ont lancé une contre-attaque."

 

 

Les forces turques et leurs alliés ont conquis une zone industrielle à la périphérie de Ras al-Aïn, d'après l'OSDH et un correspondant de l'AFP sur place.

Vingt-sept villages perdus

Un responsable des combattants syriens pro turcs, des ex-rebelles qui combattaient autrefois le régime syrien, a indiqué que leur progression était ralentie "par la résistance féroce des YPG".

D'après les médias turcs, Ankara veut prendre le contrôle d'une bande territoriale longue de 120 kilomètres et profonde d'une trentaine de kilomètres, allant des villes frontalières de Ras al-Aïn à Tal Abyad. Au total depuis mercredi, les forces kurdes ont perdu 27 villages, selon l'OSDH.

Avec le soutien des Occidentaux, principalement les Etats-Unis ou encore la France, les FDS ont été le fer de lance en Syrie de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), dont le "califat" a été défait en mars. Dans le cadre de cette lutte, des soldats américains ont été déployés dans des secteurs du nord-est syrien.

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