Les attaques contre les hôpitaux ont pour objectif une "épuration ethnique" des sunnites à Alep, selon une organisation de médecins syriens. Avec quatre autres associations, elle demande à la communauté internationale de mettre fin à ces violences et de garantir un accès humanitaire.
La situation se rapproche de celle de "Srebrenica", a estimé mercredi devant la presse le secrétaire général de l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM). "C'est une honte" pour la communauté internationale, selon lui. Avant la guerre, Alep était un exemple de cohabitation. Désormais, elle est divisée entre chrétiens à l'Ouest et sunnites à l'Est.
Les attaques contre les hôpitaux constituent un crime de guerre, selon l'UOSSM qui totalise plus de 850 membres du personnel de santé sur le terrain. Avec quatre autres organisations, elle demande aux parties de cesser de cibler les civils et de les protéger "immédiatement". M. Chaama demande au Conseil de sécurité d'activer des dispositions, y compris militaires, pour faire cesser les violences.
Si les deux parties ont attaqué des civils, le régime veut "vider la région des civils", affirme Tawfik Chamaa. "C'est une vraie épuration ethnique". Lorsqu'un habitant ne sait "pas où aller à minuit avec un enfant" qui a de la fièvre, il part, relève M. Chamaa. Le matériel de santé, notamment pour des opérations de chirurgie, est quasiment épuisé.
Parmi les quatre centres de santé au moins visés depuis dix jours, le seul centre de cardiologie de la ville a été détruit. Un médecin a été tué la semaine dernière alors qu'il se rendait en voiture à Alep. La seule route encore ouverte est menacée tous les jours par des bombardements ou des tireurs embusqués. Et près de 280'000 personnes pourraient devenir assiégées.
Avec quatre autres organisations de médecins, elle gère 90% des centres de santé dans les régions qui ne sont pas contrôlées par le gouvernement. L'Etat islamique (EI) tolère également un site à Raqa. La section suisse de l'UOSSM a aussi envoyé un soutien dans un site géré par les Kurdes dans le nord de la Syrie. Mais le régime n'a pas autorisé l'accès de ces organisations dans les zones qu'il contrôle.