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Syrie: des attentats ont fait au moins 148 morts sur la côte méditerranéenne

Le régime syrien a été frappé en plein coeur lundi par une série d'attentats qui ont fait 148 morts dans ses fiefs de la région côtière. Ces attaques, survenues dans une zone qui abrite des bases russes, ont été revendiquées par le groupe Etat Islamique (EI).

23 mai 2016, 11:30
/ Màj. le 23 mai 2016 à 18:31
Jablé, dans la province de Lattaquié, est située près d'une base aérienne utilisée par l'aviation russe pour bombarder les ennemis de Bachar al Assad.

Des attentats revendiqués par l'EI ont fait au moins 148 morts lundi en Syrie. Dans sa revendication diffusée par l'agence de presse Amaq, qui lui est liée, le groupe djihadiste précise que ses commandos ont visé des rassemblements d'Alaouites, la branche de l'islam chiite à laquelle appartient le président Bachar al Assad.

Au total, la police a fait état de quatre voitures piégées et de trois attentats suicide, tandis que l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a rapporté deux attentats à la voiture piégée et cinq attaques suicides. Les explosions ont visé la gare routière de Tartous et la gare routière, la compagnie d'électricité et deux hôpitaux de Jablé.

L'OSDH, basé à Londres, a établi en fin d'après-midi un nouveau bilan de 148 morts, dont une centaine à Jablé, et des dizaines de blessés, la quasi-totalité des civils. L'agence officielle Sana a de son côté fait état d'au moins 78 morts.

Cibles symboliques

Jamais depuis le début du conflit syrien, il y a cinq ans, le "pays alaouite" avait été aussi lourdement frappé par des attentats. Le choix des cibles est aussi symbolique: Tartous héberge une base navale russe et Jablé, dans la province de Lattaquié, est située près d'une base aérienne utilisée par l'aviation russe pour bombarder les ennemis de Bachar al Assad.

Le mode opératoire est la marque de fabrique d'Al-Qaïda, dont est issu l'EI. Ce dernier groupe n'a pas de présence connue sur la côte syrienne, contrairement au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui combat le régime dans la province de Lattaquié. Mais l'organisation compte énormément sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis.

Ces attentats sans précédent ont été menés alors que l'EI fait face à une pression croissante en Syrie comme en Irak, où les forces gouvernementales ont lancé lundi la bataille pour chasser les djihadistes de la ville de Fallouja. L'EI a par ailleurs revendiqué un double attentat qui a fait au moins 41 morts au Yémen.

Inquiétude du Kremlin

Interrogé par la chaîne de télévision progouvernementale Ikhbariya, le ministre syrien de l'Information Omran al Zoubi a accusé les "terroristes" de s'attaquer aux civils au lieu de combattre sur les lignes de front.

Réagissant à ces attaques, le Kremlin a exprimé son "inquiétude" face à "la montée des tensions et de l'activité terroriste en Syrie".

Ces attentats "démontrent une nouvelle fois à quel point la situation est fragile en Syrie et la nécessité de prendre des mesures énergiques pour relancer le processus de paix", a-t-il ajouté. Pour Moscou, ce regain de violences souligne la nécessité de poursuivre les négociations de paix sous l'égide de l'ONU.

Ces négociations sont au point mort depuis des semaines, en raison de positions inconciliables sur l'avenir politique de M. Assad. Après diverses tentatives de cessez-le-feu, les combats ont repris de plus belle dans les régions d'Alep et Damas où rebelles d'une part et forces gouvernementales appuyées par leurs alliés iraniens et libanais d'autre part ont lancé de grandes offensives.

Réfugiés pris à partie

A Paris, le Quai d'Orsay a de son côté dénoncé des attentats "odieux". Il s'agit des attaques les plus meurtrières depuis celles du 16 avril 1986, lorsque des bombes avaient explosé à Tartous et dans d'autres localités avoisinantes, faisant 144 tués. Les autorités avaient accusé la confrérie des Frères musulmans avec l'appui financier de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein.

Après les attentats, des habitants de Tartous s'en sont pris à des réfugiés d'Alep et d'Idleb, qui sont des fiefs de la rébellion, en les accusant de "sympathie avec le terrorisme".

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