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Syrie: après l'attentat d'Ankara, la Turquie attaque férocement les Kurdes près d'Alep

La situation continue de se crisper au Moyen-Orient. Le PKK est accusé par la Turquie d'avoir commis l'attentat d'Ankara qui a fait 28 morts mercredi soir. En représailles, le gouvernement turc multiplie les raids contre les zones kurdes en Syrie.

19 févr. 2016, 07:49
L'attentat d'Ankara aurait été commis par les Kurdes selon le gouvernement turc.

La Turquie accuse le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes de Syrie d'avoir perpétré mercredi soir l'attentat d'Ankara. En représailles, son artillerie bombardait dans la nuit de jeudi à vendredi des secteurs kurdes au nord d'Alep.

L'attentat en plein centre d'Ankara a tué 28 personnes et fait 81 blessés, selon le dernier bilan. Le président Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont affirmé jeudi que l'attaque à la voiture piégée, qui a visé un convoi de bus transportant des militaires, avait été planifiée par le PKK et les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes.

 

Après deux ans de cessez-le-feu, des affrontements meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays. Jeudi matin, un convoi militaire a été attaqué dans cette région, tuant au moins six soldats, selon les services de sécurité.

L'attentat de mercredi intervient alors que l'artillerie turque bombarde depuis le 13 février les YPG, qui ont profité de l'offensive des forces du régime de Damas dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires proches de la Turquie.

Jeudi soir, les obusiers turcs basés autour de Kilis (sud) ont à nouveau ouvert un feu nourri sur les positions kurdes, a constaté un journaliste de l'AFP.

"La plus forte attaque"

Les bombardements se poursuivaient dans la nuit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui évoque la "plus forte attaque" contre les zones kurdes en Syrie depuis le début de la campagne de bombardements.

La veille, les Turcs avaient fait passer la frontière à 500 rebelles syriens venus "prêter main-forte aux insurgés face à la progression des forces kurdes" dans la région d'Azaz, au nord d'Alep, selon l'OSDH.

 

 

Ankara accuse les YPG et le PYD d'être des organisations "terroristes" car proches du PKK. A l'inverse, Washington arme ces deux mouvements, à la pointe du combat contre les djihadistes. "L'hypocrisie de ceux qui envoient des armes aux organisations terroristes et nous envoient des messages de condoléances doit cesser", a déploré son vice-Premier ministre Yalçin Akdogan.

Les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne ont été "invités" au ministère turc des Affaires étrangères pour y être informés des détails de l'enquête, notamment sur l'implication kurde, a indiqué un de ses responsables.

"Responsabilité" d'al-Assad

Washington s'est refusé à désigner un responsable de l'attaque, appelant aussi bien la Turquie que les combattants kurdes en Syrie à la retenue. Dans un rapport au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon déplore "le regain récent d'activité militaire dans la province d'Alep".

 

Quatorze personnes liées à l'attentat d'Ankara ont été arrêtées, a annoncé M. Erdogan. Selon M. Davutoglu, le chauffeur de la voiture bourrée d'explosifs a été identifié comme un Syrien de 23 ans, Salih Necar. Les quotidiens Yeni Safak et Sözcü ont rapporté que le kamikaze avait été identifié grâce à ses empreintes digitales, enregistrées lors de son arrivée en Turquie en tant que réfugié.

Fidèle à sa rhétorique, M. Davutoglu a mis en cause la "responsabilité" du président syrien Bachar al-Assad, accusé d'instrumentaliser les YPG. Il a également mis en garde la Russie, alliée de Damas. "Si ces actes terroristes continuent, elle sera tenue pour responsable", a-t-il averti.

 
 
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