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Syrie: 45'000 rebelles et civils affamés attendent qu'Alep soit évacuée

Alors qu'un nouvel accord a été conclu concernant l'évacuation des quartiers d'Alep, des dizaines de milliers de civils attendent affamés dans le froid. Le président américain Barack Obama aurait même fait état d'exécutions de civils.

17 déc. 2016, 19:22
Alors qu'un accord portant sur l'évacuation d'Alep vient d'être conclu, des milliers de civils affamés attendent leur tour.

Rebelles syriens et gouvernement de Damas ont annoncé la conclusion d'un nouvel accord sur l'évacuation des quartiers est d'Alep. Malgré cela, plus de 45'000 rebelles et civils affamés attendaient toujours par un froid glacial dans la ville syrienne.

Le responsable rebelle a expliqué que l'accord conclu samedi comportait trois volets: l'évacuation des deux villages chiites de la province d'Idleb assiégés par les insurgés, al Foua et Kefraya, l'évacuation des personnes blessées de Madaya et Zabadani, deux communes bloquées par les forces progouvernementales près de la frontière libanaise, et l'évacuation totale de la partie est d'Alep encore tenue par les rebelles.

 

L'information a été confirmée dans l'entourage du gouvernement syrien. Le Hezbollah, milice chiite soutenant le régime d'Assad, a lui annoncé que des autocars avaient quitté Alep pour rejoindre al Foua et Kefraya où ils seront utilisés pour acheminer les civils quittant ces deux localités.

L'évacuation entamée jeudi avait été interrompue le lendemain en raison de demandes de forces progouvernementales chiites. Elles exigeaient de leur côté le départ de personnes assiégées par les insurgés dans deux villages syriens.

Habitants épuisés et gelés

Il resterait environ 40'000 civils dans le réduit que tiennent encore les insurgés à Alep et entre 1500 et 5000 combattants avec leurs familles, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura.

Dans le quartier d'Al-Amiriyah, encore tenu en partie par les insurgés et d'où commence le périple des évacués, des milliers de personnes ont passé la nuit dans les ruines des immeubles par des températures avoisinant les -6 degrés, a constaté samedi un correspondant de l'AFP. Privés d'eau potable et de nourriture, les habitants épuisés et affaiblis subsistent en mangeant des dattes.

 

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui supervise les opérations d'évacuations, a exhorté les parties à "trouver un accord" pour "sauver des milliers de vies". A Genève, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a demandé une sortie sans entrave des civils d'Alep-Est. Filippo Grandi a aussi exigé l'arrêt immédiat du conflit afin d'empêcher de nouvelles pertes humaines ailleurs dans le pays.

Selon un responsable du ministère russe de la Défense cité par les agences de presse locales, l'évacuation des rebelles d'Alep ouvre de nouvelles possibilités de cessez-le-feu dans d'autres parties de la Syrie.

Résolution française

Parallèlement, les chefs de la diplomatie russe, turque et iranienne se sont entretenus samedi au téléphone, selon le ministère des Affaires étrangères à Moscou. Les trois hommes ont discuté de "l'évacuation des civils" à Alep et se sont mis d'accord pour tenir une réunion "dans un futur proche".

Faisant état de "signalements sur des exécutions de civils", le président américain Barack Obama a lui réclamé le déploiement d'observateurs impartiaux pour superviser les évacuations.

 

De son côté, la France a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution qui permettrait l'envoi d'observateurs internationaux pour superviser les évacuations, selon une copie du texte obtenue par l'AFP. Le texte pourrait être soumis au vote dès dimanche.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine s'est d'ailleurs montré sceptique, évoquant "des éléments discutables". "Déployer des observateurs prend des semaines, penser qu'on peut le faire en deux ou trois jours n'est pas du tout réaliste", a-t-il souligné.

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