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Soudan: le président soudanais Omar el-Béchir destitué du pouvoir par l'armée

Le président soudanais a été destitué par l'armée et arrêté, indique ce jeudi le ministère de la Défense. L'évènement survient au sixième jour consécutif de rassemblement devant le siège de l'armée, qui abrite aussi la résidence officielle du président Béchir.

11 avr. 2019, 10:19
/ Màj. le 11 avr. 2019 à 14:26
C'est la sixième journée consécutive de rassemblement au Soudan pour réclamer le départ du président Béchir.

Le président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies, a été destitué par l'armée, indique jeudi le ministère de la Défense. Il a également été arrêté, a-t-il précisé.

"J'annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef", a dit le ministre de la Défense, Awad Ahmed Benawf, à la télévision d'Etat. 

 

 

Un "conseil militaire de transition" succède à Omar el-Béchir Béchir pour deux ans. Les frontières et l'espace aérien sont eux fermés jusqu'à nouvel ordre.

Cette annonce fait suite à un mouvement de contestation populaire de plusieurs mois contre le régime de M. Béchir, qui avait pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1989.

"Le régime est tombé": convaincue de l'imminence de la chute du président, une immense foule de Soudanais s'était auparavant rassemblée dans le centre de Khartoum, dans l'attente d'une "déclaration importante" promise par l'armée.

Le puissant service de renseignements au Soudan (NISS), fer de lance de la répression des manifestations qui secouent le pays depuis décembre, a de son côté fait état de la libération de tous les prisonniers politiques du pays, selon l'agence officielle Suna.

 

 

"Les gens arrivent en masse"

"Les gens arrivent en masse", a rapporté jeudi matin un témoin présent sur le lieu du rassemblement. La foule déterminée avait défié toute la journée de mercredi le régime devant ce siège de l'armée, dont les intentions, tout comme celles de la police, restent pour l'instant incertaines.

"Nous attendons de grandes nouvelles. Nous ne partirons pas d'ici tant que nous saurons pas ce que c'est", a indiqué un manifestant devant le siège de l'armée. "Mais nous savons que Béchir doit partir. Nous avons eu assez de ce régime. Trente ans de répression, de corruption, d'abus de droits. C'est assez", a-t-il poursuivi.

Mercredi, le parti du Congrès national (NCP) du président Béchir avait appelé l'ensemble de ses membres à un rassemblement de soutien au chef de l'Etat jeudi à Khartoum, signe que le président ne semblait pas prêt à céder. Mais, mercredi soir, ce rassemblement a été reporté sine die.

Près de 50 morts

Depuis samedi, les manifestants ont essuyé à plusieurs reprises les assauts du puissant service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogène, selon les organisateurs du rassemblement.

En tout, 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations depuis que ces rassemblements ont commencé en décembre, de sources officielles.

 

 

L'étincelle de la contestation a été la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre.

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