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Sarkozy remanie son gouvernement

28 févr. 2011, 04:15

Après des semaines de polémique, Nicolas Sarkozy a remanié hier les postes régaliens de son gouvernement. Il a notamment remplacé Michèle Alliot-Marie par Alain Juppé au Quai d'Orsay, afin de muscler sa politique étrangère, étrillée pour ses atermoiements face aux révolutions arabes. Lors d'une allocution radio-télévisée de moins de sept minutes, le chef de l'Etat a également annoncé l'arrivée à l'Intérieur de son homme de confiance, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. Il prendra la place d'un autre de ses fidèles Brice Hortefeux. Le président a encore confirmé la nomination du patron des sénateurs UMP Gérard Longuet à la Défense.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs salué «l'immense espérance» soulevée par les révoltes populaires qui ont fait tomber les régimes de Tunisie et d'Egypte et menacent désormais celui du libyen Mouammar Kadhafi. Il a toutefois mis en garde contre «ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires incontrôlables et sur le terrorisme».

Confronté à 14 mois de la présidentielle à la forte progression du Front national, il s'est à nouveau présenté en président «protecteur», insistant sur les conséquences d'un éventuel échec des révoltes arabes, qui «pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région». «C'est toute l'Europe qui serait alors en première ligne», a-t-il dit.

«La peur, l'affrontement, l'exclusion n'ont jamais permis de préparer l'avenir, au plan international comme au plan national. A l'inverse, le refus de voir les réalités en face exacerbe les tensions», a également dit le président, alors que l'UMP a annoncé un débat déjà controversé, y compris à droite, sur la place de l'islam en France.

Dans ce climat, Nicolas Sarkozy a justifié le remodelage de son gouvernement par la nécessité d'y nommer des hommes «préparés à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement». Il a ainsi salué en Alain Juppé «celui qui a déjà exercé ces fonctions (de ministre des Affaires étrangères de 1993-1995) avec une réussite unanimement reconnue» et en Gérard Longuet, «un homme d'expérience». Le président n'a par contre pas eu un mot pour Michèle Alliot-Marie, qui lui a finalement présenté hier sa démission après des semaines de polémiques sur les conditions de ses vacances de Noël en Tunisie.

Dans sa lettre de démission, l'ex-patronne du Quai d'Orsay a justifié son départ par le refus d'accepter «que certains utilisent cette cabale pour essayer de faire croire à un affaiblissement de la politique internationale de la France». Après avoir résisté aux appels à la démission, elle a répété avoir «le sentiment de n'avoir commis aucun manquement».

Ce remaniement, le quatrième en moins d'un an, sonne déjà comme un désaveu de Brice Hortefeux. Ce fidèle du chef de l'Etat le rejoindra toutefois prochainement à l'Elysée dans des «fonctions éminentes», selon l'entourage de Sarkozy. Le compagnon de Michèle Alliot-Marie, ministre des relations avec le Parlement Patrick Ollier, lui aussi mis en cause pour ses vacances tunisiennes, a conservé son portefeuille.

Benoît Hamon (PS) a estimé que le départ de Michèle Alliot-Marie signait «le fiasco total» de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy et un «échec humiliant pour la France». Quant à Marine Le Pen (Front national), elle a déploré l'absence «d'annonce concrète (sur) le contrôle des flux à nos frontières». /ats-afp

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