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Saleh cède le pouvoir après 33 ans à la tête du Yemen

Ali Abdallah Saleh a officiellement cédé aujourd'hui le pouvoir, après 33 ans à la tête du Yémen, à son successeur Abd Rabbo Mansour Hadi. Il lui a promis un soutien sans faille pour reconstruire le pays dévasté par un an de contestation et de violence.

27 févr. 2012, 15:11
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A 69 ans, M. Saleh devient ainsi le quatrième dirigeant à être emporté par le Printemps arabe mais à l'issue d'un processus de  transition négocié qui ne l'empêche pas d'envisager un rôle  politique dans l'avenir.

Le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a fui son pays, l'Egyptien  Hosni Moubarak a cédé le pouvoir mais risque maintenant la peine de  mort pour meurtres et le Libyen Mouammar Kadhafi a été tué par les  rebelles.

Pression de la rue durant des mois

«Je mets la bannière de la révolution, de la liberté, de la  sécurité et de la stabilité entre des mains sûres», a déclaré M.  Saleh en s'adressant à son successeur à la fin d'une cérémonie au  palais présidentiel de Sanaa.

Dans un discours, M. Saleh a promis un soutien total au nouveau  président et appelé les Yéménites à «soutenir la nouvelle direction  pour reconstruire ce qui a été détruit par la crise». Il était  rentré au pays vendredi après avoir été soigné pendant un mois aux  Etats-Unis.

Le président sortant a été contesté dans la rue pendant des mois  avant d'accepter, sous la pression des monarchies du Golfe, un plan  de transition prévoyant son départ en échange d'une immunité pour  lui-même et pour ses proches, dont plusieurs restent à des postes de  responsabilité.

Appel à lutter contre Al-Qaïda

Il demeure président de son parti, le Congrès populaire général  (CPG), ce qui laisse planer un doute sur sa réelle intention de  renoncer au pouvoir.

M. Hadi a été élu le 21 février par plus de 99% des voix. Comme  le prévoit l'accord de transition, il était le seul candidat et a  été élu pour une période intérimaire de deux ans. Dans son discours,  le président sortant a évoqué les défis du Yémen.

«J'appelle à une mobilisation nationale pour faire face au  terrorisme incarné par Al-Qaïda qui a porté récemment un coup dur au  pays», a-t-il déclaré. Il faisait référence à l'attentat suicide qui  a fait samedi 26 tués parmi les soldats de la Garde républicaine à  Moukalla, dans le Sud-Est du Yémen.

De son côté, M. Hadi s'est félicité du caractère pacifique de la  transition. «Je souhaite céder pacifiquement le pouvoir dans deux  ans à un nouveau président», a-t-il notamment déclaré. Il a souligné  la «complexité de la crise qui continue de frapper le Yémen et  appelé à la coopération de tous pour en sortir dans les deux ans qui  viennent».

Manifestations d'ex-opposants

Peu de dignitaires étrangers ont assisté à la cérémonie outre  Nabil al-Arabi, chef de la Ligue arabe, et Abdelatif Zayani,  secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe. Cettte  organisation, composée des six monarchies arabes du Golfe, a joué un  rôle central dans l'élaboration de l'accord de transition.

La cérémonie a été boycottée par l'ancienne opposition  parlementaire qui fait partie du gouvernement d'entente nationale.  Celle-ci a estimé dans un communiqué, que M. Hadi, fort du vote de  plus de 6 millions d'électeurs, aurait pu s'en passer.

Des manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel  pour demander de vraies réformes, dont la réorganisation des forces  armées et la purge des services de sécurité des proches de M. Saleh.  «On a élu Abd Rabbo (Hadi) pour qu'il soit président du Yémen, pas  un employé de Saleh», a résumé Adel Abdoullah, un des organisateurs  de la manifestation.

Des jeunes qui ont animé la contestation contre le régime de M.  Saleh, ont également manifesté devant la résidence du nouveau  président. Beaucoup d'entre eux contestent l'immunité accordée à M.  Saleh et appellent à le traduire en justice, le rendant responsable  de la mort de plusieurs centaines de personnes pendant la répression  des manifestations.

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