Six personnes ont été tuées lundi lors d'un attentat suicide commis par une passagère d'un bus à Volgograd, grande ville industrielle du sud de la Russie, rapportent les autorités. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en près de trois ans en Russie, hormis dans le Caucase du Nord.
On dénombre aussi 28 blessés, dont huit sont dans un état critique, d'après les enquêteurs fédéraux. Il a été attribué par ces enquêteurs à une femme de 30 ans, originaire du Daguestan, épicentre de l'insurrection.
La télévision publique a montré la photo d'identité figurant sur le passeport de l'intéressée, enveloppée dans un tchador noir. "Cette femme est montée dans le bus à un arrêt et l'explosion s'est produite presque immédiatement", a expliqué un porte-parole du Comité d'enquête fédéral, Vladimir Markine. "Les passagers survivants ont confirmé cela."
Selon une source de la sécurité au Daguestan, la jeune femme avait été mariée à Dmitri Sokolov, un Moscovite qui avait rejoint l'an dernier les rangs de la guérilla au Daguestan.
Attentat pas revendiqué
L'attaque, qui n'a pas été revendiquée pour le moment, a été menée quatre mois avant les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, sur la mer Noire, que sa proximité avec le Caucase du Nord rend vulnérable à d'éventuelles nouvelles actions de ce type.
La télévision publique a montré des images filmées par une caméra installée sur le tableau de bord d'un véhicule qui suivait le bus. On y voit une explosion projetant des éclats de verre et de métal et des passagers du bus sautant par les portes et les fenêtres lorsqu'il s'est arrêté.
Insurgés très actifs
Volgograd (ex-Stalingrad), qui compte environ un million d'habitants, se trouve à 900 km au sud-est de Moscou et à quelques centaines de kilomètres au nord du Caucase du Nord et de Sotchi.
Les insurgés du Caucase du Nord, qui souhaitent créer un Etat islamique dans cette région, ont revendiqué ces dernières années un attentat-suicide à la bombe qui a tué 37 personnes à l'aéroport de Moscou en 2011, et deux attentats simultanés dans le métro de la capitale en 2010, qui ont fait 40 morts.
En 2002, des femmes tchétchènes, qui portaient des ceintures d'explosifs, avaient participé à une prise d'otages dans un théâtre de Moscou, à l'issue de laquelle 130 personnes avaient été tuées après un assaut des forces de sécurité.