Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Rumeurs WhatsApp: trois nouveaux lynchages en Inde

Des rumeurs infondées sur la présence de trafiquants d'enfants et relayées par les réseaux sociaux ont provoqué trois nouveaux lynchages en Inde. Les autorités ont décidé vendredi de couper l'internet dans une partie du pays.

29 juin 2018, 17:55
L'administration indienne a décidé de couper internet et les services de messagerie mobile pour les 48 prochaines heures.

L'internet était coupé vendredi dans un petit État du nord-est de l'Inde. Les autorités ont pris cette décision au lendemain d'une nouvelle vague de lynchages liés à de fausses rumeurs qui a coûté la vie à trois personnes.

Ces morts sont les dernières victimes en date de lynchages par la foule attribués à des "fake news" sur la soi-disant présence de trafiquants d'enfants. Ces messages se répandent comme une traînée de poudre sur la très populaire messagerie WhatsApp. Un phénomène qui a, à ce stade, tué au moins 25 personnes en un an dans cette nation d'Asie du Sud, selon la presse indienne.

"L'administration a décidé de couper internet et les services de messagerie mobile pour les 48 prochaines heures. Il s'agit d'arrêter la propagation de rumeurs", a déclaré à l'AFP Smriti Ranjan Das, porte-parole de la police de l'État à majorité tribale du Tripura.

Cette mesure, récurrente en situation de crise en Inde, fait suite à trois cas de lynchages survenus séparément jeudi dans la région. Parmi les victimes figurent notamment un "chasseur de rumeurs" tué à Sabroom, à 100 km au sud de la capitale régionale Agartala.

Missionné par les autorités, Sukanta Chakraborty mettait justement en garde contre les fausses informations à l'aide d'un mégaphone lorsqu'il a été attaqué par des locaux à coups de bâtons et de briques. L'élément déclencheur de l'agression n'était pas clair, selon la police.

90'000 mineurs disparus par an

Quelques heures plus tôt, dans le district du Tripura occidental, un attroupement de près d'un millier de personnes s'en est pris à quatre marchands originaires d'Uttar Pradesh (nord). Les soupçonnant d'être des ravisseurs d'enfants, les agresseurs ont tué l'un des membres du groupe et grièvement blessé les autres.

Dans la même journée et le même district, une femme de 40 ans a également été battue à mort au nom pour des accusations similaires. Les enlèvements d'enfants constituent un réel fléau en Inde, où près de 90'000 mineurs disparaissent chaque année.

Cependant les rumeurs infondées, dont la diffusion est amplifiée par les nouveaux moyens de communication numériques que les Indiens adoptent en masse, provoquent ces derniers temps des épisodes d'hystérie collective. Les victimes sont généralement des personnes étrangères à la zone où elles sont attaquées, et par là perçues comme de potentiels ravisseurs par les résidents.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias