Etrange anniversaire pour une étrange révolution. Il y a 30 ans, cette semaine, la Roumanie vivait à son tour la fin de l’ère communiste. Mais loin de l’euphorie de la chute du Mur, quelques semaines auparavant, les images de la chute violente du dictateur Nicolae Ceausescu, arrêté, jugé et exécuté en une poignée d’heures, ont créé un profond malaise.
Elles ont notamment donné le coup d’envoi à l’ère des fake news (affaire des faux charniers de Timisoara), diffusées en direct à la TV et reprises sans contrôle par la communauté médiatique. L’exécution expéditive, après une parodie de justice, du couple Ceausescu a préfiguré aussi la série des tyrans éliminés au mépris du droit international (Kadhafi, Saddam Hussein).
Mais le péché originel de la révolution roumaine va surtout marquer profondément les trois décennies suivantes de l’histoire de ce pays, longtemps associé à l’ancien bloc soviétique, qui a rejoint l’Union européenne en...