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Birmanie: Aung San Suu Kyi "prête" à organiser le retour des Rohingyas réfugiés au Bangladesh

Aung San Suu Kyi, la dirigeante birmane est sortie de son silence mardi, précisant qu'un retour des réfugiés musulmans birmans, partis trouver refuge au Bangladesh, était possible et qu'elle était "prête" à l'organiser.

19 sept. 2017, 08:12
/ Màj. le 19 sept. 2017 à 18:01
"Nous condamnons toutes les violations des droits de l'homme", a ajouté Mme Suu Kyi, sans citer l'armée, accusée d'incendier des villages et de tirer sur des civils. L'ONU de son côté a parlé d'"épuration ethnique".

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s'est dite "prête" à organiser le retour des plus de 421'000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh. Si le prix Nobel a condamné "toutes les violations des droits humains", elle n'a pas apporté de solution concrète à ce que l'ONU dénonce comme une épuration ethnique.

"Nous sommes prêts à débuter la vérification" des identités des réfugiés en vue de leur retour, a-t-elle déclaré dans un discours télévisé en anglais (et sans sous-titres en birman). Mais elle n'a pas précisé si les critères de retour, très restrictifs normalement, seraient assouplis.

 

 

L'opinion publique birmane est chauffée à blanc par les critiques internationales sur le sort des plus de 421'000 membres, dont plus de 250'000 enfants, de la minorité musulmane des Rohingyas, réfugiés au Bangladesh, qui ont fui l'Etat Rakhine (ouest de la Birmanie). L'armée y mène une vaste opération de représailles depuis des attaques, le 25 août, de rebelles rohingyas.

Devant les ambassadeurs réunis à Naypyidaw pour cette adresse à la Nation, le prix Nobel de la paix de 1991, très critiquée pour son silence et sa froideur durant plus de trois semaines de crise, a appelé à la fin des divisions religieuses entre majorité bouddhiste et minorité musulmane. Un message d'apaisement destiné surtout à la communauté internationale.

Nationalité retirée

"Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit", a-t-elle ajouté. Elle a évoqué les civils ayant fui en masse au Bangladesh, mais aussi les bouddhistes ayant fui leurs villages dans la région.

 

 

"Nous ne voulons pas que la Birmanie soit divisée par les croyances religieuses", a-t-elle insisté. A plus de 90% bouddhistes, les Birmans sont échaudés par les critiques internationales sur le sort des Rohingyas.

Arrêt des opérations militaires birmanes réclamé

Quelques heures après ce discours, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé l'arrêt des opérations militaires birmanes contre la minorité Rohingya en Birmanie. "Les autorités birmanes doivent mettre fin aux opérations militaires et permettre un accès humanitaire sans restriction" aux populations touchées par les combats, a-t-il dit.

Les violences et discriminations contre les Rohingyas se sont intensifiées ces dernières années. Traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste, ils représentent la plus grande communauté apatride au monde.

Depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, ils sont soumis à de nombreuses restrictions: ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics.

 

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