La résistance antimicrobienne devient un problème de plus en plus préoccupant. A l'occasion de la Journée mondiale de la santé, aujourd'hui, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance un appel pour préserver l'efficacité de médicaments essentiels au traitement de maladies comme la tuberculose, la malaria et le sida.
«Le monde est en train de perdre les avantages de médicaments miraculeux», a déclaré la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. «En l'absence de mesures énergiques, nous nous dirigeons vers une période post-antibiotiques dans laquelle beaucoup d'infections n'auront plus de traitement efficace et recommenceront à tuer.»
De nombreuses maladies infectieuses risquent de ne plus pouvoir être maîtrisées et pourraient compromettre les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement fixés pour 2015, prévient l'agence de l'ONU. L'OMS encourage les pouvoirs publics, le personnel médical et l'industrie à réagir pour lutter contre la pharmacorésistance.
La résistance aux antimicrobiens est favorisée par l'usage inapproprié des médicaments, par exemple lorsque le patient absorbe des doses inférieures aux doses prescrites ou ne termine pas le traitement. Des médicaments de qualité inférieure, de mauvaises prescriptions et une lutte insuffisante contre l'infection favorisent également la pharmacorésistance.
L'OMS recommande aussi de réduire l'utilisation des antibiotiques dans la production alimentaire. Près de la moitié des antibiotiques produits sont utilisés dans l'agriculture et l'élevage. La résistance se propage ensuite de l'animal à l'homme.
En outre, faute d'antimicrobiens efficaces pour le traitement et la prévention des infections, le succès des traitements tels que les greffes d'organes, la chimiothérapie anticancéreuse et les interventions chirurgicales majeures pourrait être en danger.