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République tchèque: 250’000 personnes défilent à Prague pour exiger le départ du premier ministre

C'est la manifestation la plus importante dans ce pays depuis la chute du communisme: 250’000 personnes ont manifesté pour exiger la démission du premier ministre tchèque Andrej Babis, soupçonné de fraude.

23 juin 2019, 18:57
Les manifestants réclament une enquête indépendante au sujet du premier ministre ainsi que sa démission immédiate.

Une imposante manifestation a réuni dimanche à Prague quelque 250’000 personnes, selon les organisateurs et les médias. Elles appellent à la démission du Premier ministre Andrej Babis soupçonné de fraude aux subventions européennes.

Ce rassemblement est sans doute le plus important dans ce pays depuis la chute du communisme en 1989. «A en juger d’après les photos aériennes, il semble que nous sommes environ 250’000 ici. On verra combien de monde va encore arriver», a annoncé au début de la manifestation Mikulas Minar, le chef de l’ONG Million de moments pour la démocratie, à l’origine du rassemblement.

Les protestataires ont symboliquement envahi l’esplanade de Letna, lieu mémorable des manifestations géantes contre l’ex-régime totalitaire en 1989 lors desquelles le dramaturge-dissident Vaclav Havel, futur président, s’adressait à la foule enthousiasmée.

Ce rassemblement, sous les drapeaux tchèques et européens, a marqué le point culminant d’une série de protestations contre M. Babis, deuxième fortune du pays. Les manifestations ont été organisées à Prague et dans d’autres villes du pays, depuis la fin avril.

 

 

En dépit de la contestation, le mouvement populiste ANO dirigé par le Premier ministre avait remporté les élections européennes de la fin mai.

Détournement de fonds

«Babis, démission!», «J’ai honte de mon Premier ministre!», «Nous en avons assez!», pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants.

«Nous avons assez de ce que fait M. Babis, de la façon dont il gère le pays. Nous ne voulons pas qu’il empoche de l’argent et dupe les gens qui lui font confiance», a déclaré à l’AFP Mila Stiburkova, 39 ans, venue à Prague depuis Sazava, dans le centre du pays.

 

 

M. Babis, 64 ans, fondateur du géant de l’agro-alimentaire Agrofert, a été mis l’an dernier en examen dans une affaire de détournement présumé de deux millions d’euros de fonds européens.

Conflit d’intérêts

Il se trouverait également en situation de conflit d’intérêts entre ses activités politiques et ses affaires, selon des projets de rapports d’audit de la Commission européenne dont des extraits ont été publiés par la presse de Prague.

Selon ces projets de rapports, M. Babis continue à tirer des bénéfices d’Agrofert dont il s’était formellement séparé en 2017 par le biais de fonds fiduciaires contrôlés entre autres par son épouse.

Le Premier ministre nie avec véhémence se trouver dans une situation de conflit d’intérêts, qualifiant ces audits d’«attaque» contre son pays et épinglant des «erreurs» se trouvant selon lui dans ces textes.

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