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René Felber a traversé cette époque de bouleversement en réaliste lucide

De la chute du Mur de Berlin à la réunification de l'Allemagne, il n'a fallu que 12 mois. Et la Suisse dans tout ça? Le Neuchâtelois René Felber était à la tête des Affaires étrangères en cette période.

28 sept. 2009, 07:22

«Ce qui nous faisait peur, c'est la grande Allemagne.» Les propos d'un membre du POP neuchâtelois reflètent les pensées de bon nombre d'Européens en cette fin d'année 1989. A peine tombé, le Mur de Berlin fait resurgir de nombreux fantômes. Tout est allé très vite. En 12 mois, l'Allemagne a été réunifiée».

Comment le Conseil fédéral d'alors a-t-il perçu les choses? Le Neuchâtelois René Felber était à la tête des Affaires étrangères en 1989. «Il se comporta en réaliste lucide qui se méfie des grands discours et des spéculations intellectuelles», écrit Urs Altermatt dans son dictionnaire biographique des 100 premiers conseillers fédéraux.

«Ce profil a pu parfois le faire paraître sec et ennuyeux aux yeux de ses contemporains en cette période de grand bouleversement. On lui reprocha de n'avoir pas, après la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, fait un commentaire visionnaire sur la fin de la guerre froide et la réunification allemande», note l'historien alémanique. René Felber a participé en novembre 1990 au sommet de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Trente-quatre chefs d'Etat ont solennellement mis fin à la guerre froide et accepté la réunification allemande.

Pas visionnaire René Felber? Alors président de la Confédération, il s'est exprimé lors de l'assemblée générale du Conseil de l'Europe en 1992 à Strasbourg. «Les événements des dernières années ont prouvé qu'il était difficile de faire des prévisions à longue échéance et les politologues qui s'y sont risqués ont été dépassés par les événements qui ont bouleversé le continent européen.» Une réponse aux critiques.

Et avant 1989? La Suisse n'a reconnu l'existence de la République démocratique d'Allemagne en 1972 seulement. Elle n'a pas usé, durant ces années, de sa neutralité pour faire avancer quoi que ce soit. Le Conseil fédéral s'est aligné sur la politique menée par les autres pays européens.

Réussie cette réunification? En 2002, l'historien français Alfred Grosser donnait son avis dans le magazine «L'Express»: «Tout est resté en place. La réunification a été une absorption, un élargissement de l'Allemagne de l'Ouest vers l'Est - et en même temps le premier élargissement vers l'est de l'Union européenne.» Et de poursuivre: «Institutionnellement, c'est la même Allemagne. La Constitution est la même. Les partis sont les mêmes, avec l'adjonction du PDS, émanation de l'ancien Parti communiste de la RDA, qui fait, nationalement, tout au plus 5% des voix. De même que l'on parle de la république de Weimar, alors qu'elle était en fait à Berlin, de même on peut parler d'une république de Bonn à Berlin. C'est la même Allemagne, mais avec des problèmes nouveaux.»

2009. Les électeurs ont reconduit hier la chancelière Angela Merkel au pouvoir, qui a elle-même vécu sous le régime communiste est-allemand. /DAD

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