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Recours à la force évoqué si Laurent Gbagbo s'accroche

Une nouvelle mission africaine a tenté hier à Abidjan d'obtenir le départ de Laurent Gbagbo de la présidence ivoirienne. Les quatre émissaires de la Cédéao et de l'Union africaine espéraient éviter l'usage de la force pour résoudre une crise qui a déjà fait près de 200 morts, selon l'ONU.

04 janv. 2011, 04:15

Les émissaires africains chargés de trouver une issue à la crise en Côte d'Ivoire ont indiqué avoir eu une discussion «utile» hier à Abidjan avec Laurent Gbagbo.

Le premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine, s'est entretenu pendant environ deux heures avec Laurent Gbagbo au palais présidentiel, en compagnie des présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert), mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

«Nous allons revenir», a déclaré le président béninois, tandis qu'acquiesçait Laurent Gbagbo, souriant. Les trois présidents avaient déjà tenté, la semaine dernière, une mission diplomatique, qui s'était révélée infructueuse.

Les médiateurs ont ensuite retrouvé Alassane Ouattara dans son quartier général du Golf hôtel, où il est retranché avec son gouvernement. Le «Golf» est protégé par 800 casques bleus et soumis à un blocus routier des forces fidèles au régime.

La Sierra Leone a averti qu'«aucun compromis» n'était envisageable et qu'il s'agissait seulement de discuter des conditions pour «faciliter» le retrait de Laurent Gbagbo au profit d'Alassane Ouattara, reconnu président légitime par la communauté internationale.

La Cédéao a appelé Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à son rival et l'a menacé d'une intervention militaire s'il ne se pliait pas à cette injonction. S'il refuse de céder, la communauté internationale n'aura «pas d'autre choix» que la force militaire, a insisté le premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).

Raila Odinga devait revoir hier soir à Abuja, après un premier entretien dimanche, le président en exercice de la Cédéao, le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan. Ce dernier a promis de «nouveaux pas» dès aujourd'hui.

La mission d'hier s'annonçait impossible, Laurent Gbagbo ayant fermement fait savoir qu'il n'entendait pas quitter le palais présidentiel malgré l'intense pression extérieure. «Nous n'allons pas céder», a-t-il promis dans ses vœux du Nouvel An, fustigeant «une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale».

La situation est plus que jamais bloquée, entre ultimatums qui expirent sans conséquence et manifestations reportées. Les partisans de Laurent Gbagbo ont ainsi ajourné dimanche l'assaut «à mains nues» qu'ils entendaient lancer sur le Golf Hôtel.

Un échec du dialogue pourrait replonger le pays dans les violences, avec des conséquences possibles pour les millions de ressortissants ouest-africains de Côte d'Ivoire. Le pays est resté une puissance économique régionale malgré une décennie de crise politico-militaire.

Cent septante-neuf personnes ont déjà été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU, qui a pointé la responsabilité des forces pro-Gbagbo. Le directeur général du Comité international de la Croix- Rouge (CICR), Yves Daccord, a indiqué hier soir à la TSR qu'«il est très préoccupant que la Côte d'Ivoire s'enfonce dans la crise».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a averti que l'ONU fera tout pour accéder aux sites où se trouveraient des charniers. /ats-afp-reuters

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