Istanbul
ANNE ANDLAUER
Pour Recep Tayyip Erdogan, c’est une purge, au sens premier, médical, du terme. Un remède drastique, un traitement salutaire. Depuis la nuit du 15 juillet, le chef de l’Etat turc impute la tentative de putsch à un imam septuagénaire du nom de Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et au réseau tentaculaire qu’il aurait patiemment tissé, ces quarante dernières années, dans tous les organes de l’Etat.
Le président compare l’imam et ses fidèles présumés à un puissant «virus», à un «cancer sournois», qui aurait «métastasé» et qu’il faudrait «nettoyer». Le pieux chef de l’Etat a été jusqu’à qualifier le coup de force manqué de «don d’Allah, car il offre l’occasion de nettoyer nos forces armées, qui devraient être immaculées».
La thérapie de choc s’étend bien au-delà des casernes, où la grande purge a commencé dès le 16 juillet. A 2h du matin, alors que la tentative...