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RDC: l’opposant Félix Tshisekedi proclamé vainqueur de l’élection présidentielle

Après une longue attente, Félix Tshisekedi a été proclamé président de la République démocratique du Congo ce mercredi. Il s’impose à 38,57% devant Martin Fayulu (34,8%) qui dénonce un «putsch».

10 janv. 2019, 08:19
Félix Tshisekedi est le fils d'une figure majeure de l'histoire politique congolaise, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.

C’est un événement sans précédent en République démocratique du Congo et rarissime en Afrique centrale: un candidat de l’opposition, Félix Tshisekedi, a été proclamé mercredi vainqueur de l’élection présidentielle à un tour trois fois reportée depuis fin 2016.

Au terme d’une très longue attente, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré M. Tshisekedi vainqueur avec 38,57% des voix, devant l’autre tête de l’opposition divisée, Martin Fayulu, avec 34,8%. Celui-ci a aussitôt contesté le résultat et dénoncé un «putsch électoral».

Selon les résultats officiels, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, est le président «provisoirement élu» qui doit succéder au chef de l’Etat sortant Joseph Kabila, 47 ans.

Dans sa première prise de parole, M. Tshisekedi a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila : «Aujourd’hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays».

«Je suis heureux pour vous, peuple congolais. Ce processus tout le monde pensait qu’il allait déboucher sur les affrontements et les violences, à l’effusion de sang», a dit M. Tshisekedi.

«Personne ne pouvait imaginer un tel scenario au cours du quel un candidat d’opposition allait sortir victorieux», a-t-il ajouté.

Les résultats de la Céni peuvent encore faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs.

La RDC, plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, vit une double situation historique. C’est la première fois qu’un opposant est proclamé vainqueur d’une élection présidentielle après les deux élections de M. Kabila en 2006 et 2011.

C’était aussi la première fois que le président sortant acceptait de se retirer sous la pression de la Constitution et non des armes. M. Kabila ne pouvait pas briguer un troisième mandat.

 

 

Incompréhensible

Le dauphin du pouvoir sortant, l’ex-ministre de l’Intérieur sous sanctions de l’Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, n’arrive qu’en troisième position avec 23,8%. Les 18 autres candidats font des scores anecdotiques.

M. Fayulu a, dans une interview à Radio France Internationale, assuiré que «ces résultats n’ont rien à voir avec la vérité des urnes». «C’est un véritable putsch électoral, c’est incompréhensible», a-t-il dit.

La Cour constitutionnelle doit publier les résultats définitifs d’ici le 15 janvier, selon l’actuel calendrier électoral qui a pris trois jours de retard. La prestation de serment du nouveau président élu pour un mandat de cinq ans est prévu le 18 janvier.

Félix Tshisekedi est le fils d’une figure majeure de l’histoire politique congolaise, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.

Près de deux ans après le décès de Tshisekedi père, le corps repose toujours à Bruxelles, officiellement faute d’accord pour les obsèques entre son parti l’UDPS, la famille et le pouvoir.

M. Tshisekedi a fait équipe pour sa campagne avec l’ex-président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, qui doit devenir en cas de victoire confirmée Premier ministre.

Ces derniers jours, M. Tshisekedi avait aussi tendu la main au président Kabila.

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