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Rapt au Nigeria: le "silence coupable des chefs d'Etat" dénoncé

Les femmes maliennes dénoncent le "silence coupable des chefs d'Etat" au sujet de l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles en avril dernier au Nigeria. Elles lancent "un appel pressant à toutes les autorités et personnalités islamiques à condamner" ce kidnapping.

14 mai 2014, 06:47
epa04204303 Nigerian members of the women's wing of All Progessive Party (APC) protest over the government's failure to rescue the abducted Chibok school girls in Lagos, Nigeria, 13 May 2014. Some 276 girls were reportedly abducted from their school in Nigeria last month by the terror group Boko Haram. None of the girls have been found to date.  EPA/STR BEST QUALITY AVAILABLE

Plusieurs organisations féminines maliennes ont dénoncé dans une déclaration commune un "silence coupable des chefs d'Etat et de gouvernement" sur l'enlèvement, mi-avril, de plus de 200 lycéennes au Nigeria. Ce rapt a été revendiqué par le groupe islamiste armé Boko Haram.

Cet enlèvement "rocambolesque" a suscité chez les femmes du Mali "une grande émotion" et du désarroi, affirment ces ONG rassemblées dans le "Groupe Pivot/Droits et citoyenneté des femmes (GP/DCF)" dans leur déclaration remise à la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), qui l'a diffusée.

"Nous, organisations féminines du Mali, prenons à témoin les plus hautes autorités et l'opinion publique internationale sur les crimes d'enlèvement et d'exactions dont sont victimes ces jeunes filles nigérianes. Nous dénonçons le silence coupable des chefs d'Etat et de gouvernement sur ces actes indescriptibles", déclarent-elles.

Elles lancent "un appel pressant à toutes les autorités et personnalités islamiques à condamner" ce kidnapping qui, selon elles, est un "acte odieux qui n'honore nullement l'image de l'islam". Elles les invitent "à prendre toutes les dispositions nécessaires" pour permettre la libération immédiate des lycéennes.

"Viol massif"

Dans un communiqué diffusé mardi, la Misahel a affirmé de son côté se joindre "à la déclaration des organisations féminines du Mali contre l'enlèvement des jeunes filles au Nigeria".

Pour sa part, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en visite à Washington, a fustigé le "viol en masse" dont auraient été victimes les lycéennes. "En France, on parle parfois de mariage forcé. C'est un terme totalement inadéquat. Il s'agit du viol massif de petites filles", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

M. Fabius a également confirmé, sans donner de détails, que "les services" français étaient "présents" sur le terrain au Nigeria, "en accord avec les autorités nigérianes".

Converties à l'islam

Au total, 276 lycéennes ont été enlevées le 14 avril dans la ville de Chibok, dans l'Etat de Borno (nord-est). Certaines ont réussi à s'enfuir, 223 d'entre elles demeuraient otages mardi. Ces jeunes filles sont traitées en "esclaves", "vendues" et "mariées" de force, avait déclaré le chef de Boko Haram dans une vidéo diffusée le 5 mai.

Lundi, le groupe des ravisseurs a diffusé une nouvelle vidéo d'une centaine de jeunes femmes présentées comme les lycéennes enlevées, affirmant les avoir converties à l'islam et exigeant la libération de prisonniers du groupe islamiste en échange de celle des jeunes filles. Après avoir rejeté cette revendication lundi, le Nigeria s'est déclaré mardi soir prêt à dialoguer avec Boko Haram.

Ces enlèvements massifs ont suscité une mobilisation mondiale en faveur des jeunes filles, particulièrement sur les réseaux sociaux, mais peu de réactions officielles dans les pays de la région et plus généralement en Afrique. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont dépêché des équipes au Nigeria, Israël et la Chine ont proposé leur aide à Abuja.

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