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Raids sur Tripoli et attaque contre un fief de Kadhafi

Les forces pro-Kadhafi ont affirmé hier soir avoir repris Misrata, la troisième ville de Libye. Leur offensive a fait au moins 40 morts, selon les rebelles, au troisième jour de l'intervention d'une coalition internationale qui montrait des signes de division.

22 mars 2011, 12:02

La prise de la ville a été annoncée par la chaîne de télévision Al Arabia, citant un porte-parole de l'armée libyenne. La chaîne n'a pas donné d'autres précisions. En raison de la rupture des communications avec Misrata, l'information n'a pu être confirmée par d'autres sources.

Plus tôt dans la journée, des habitants de Misrata avaient affirmé que les forces loyales à Mouammar Kadhafi avaient tiré sur des civils désarmés et utilisaient des habitants comme boucliers humains contre les raids aériens occidentaux. Les combats auraient fait au moins 40 morts et 300 blessés, selon un porte-parole des rebelles et une source médicale.

Les autorités libyennes ont annoncé que des raids aériens avaient visé Tripoli, la ville de Sebha (750 km au sud de la capitale), fief de la tribu de Guededfa du colonel Kadhafi, ainsi qu'un «petit port de pêche» à 27 km à l'ouest de Tripoli. Selon des témoins, une base de la marine libyenne située à 10 km à l'est de Tripoli a été touchée par des bombardements hier soir. Des journalistes ont confirmé que des tirs de la défense anti-aérienne suivis d'explosions avaient été entendus à Tripoli dans le secteur de la résidence de Mouammar Kadhafi.

Plusieurs hauts responsables ont assuré que la coalition ne visait pas directement le colonel Kadhafi. Le président américain Barack Obama a précisé que l'objectif des opérations était de défendre la population libyenne contre les attaques du régime, et pas de le chasser du pouvoir. Il a toutefois précisé que Washington continue de penser que le «Guide» libyen «doit s'en aller».

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a, lui, laissé entendre qu'une frappe contre le dirigeant libyen pourrait arriver. Son homologue français Alain Juppé espère que le régime de Kadhafi s'effondrera de lui-même.

Dans l'Est, les frappes ont permis de desserrer l'étau autour de Benghazi, fief de l'opposition. Les forces gouvernementales, qui avaient attaqué la ville samedi matin, ont reculé hier jusqu'à Ajdabiya, à 160 km au sud, sans pour autant abandonner le combat, ont constaté des journalistes.

Au sud-ouest de Tripoli, les forces loyalistes pilonnent depuis trois jours la région d'Al-Jabal Al-Gharbi, en particulier les villes de Zenten et Yefren contrôlées par la rébellion, en dépit du nouveau cessez-le feu annoncé dimanche par le régime libyen. Des habitants de la région ont décrit des raids «très intensifs».

Selon le gouvernement libyen, les raids menés depuis samedi ont fait de «nombreuses victimes» parmi les civils. Tripoli avait déjà annoncé que 48 personnes avaient péri samedi dans des raids aériens de la coalition internationale. Des accusations rejetées par le Pentagone, alors que personne n'a vu les corps de ces victimes.

Mais quelques signes de craquements sont apparus hier au sein la coalition menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Certains pays européens, dont l'Italie et l'Allemagne, ont émis des doutes sur la conformité des bombardements avec la résolution de l'ONU, adoptée jeudi.

Un certain flou entoure le commandement de cette opération que plusieurs pays souhaiteraient voir confié à l'Otan - une hypothèse catégoriquement rejetée par la France et la Turquie. Malgré ses divisions, l'Union européenne a adopté des sanctions renforcées contre le régime de Kadhafi et s'est dite prête à sécuriser une opération humanitaire en Libye.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a déclaré que la résolution 1973 de l'ONU lui faisait penser «à l'appel aux croisades du Moyen-Age». Des propos jugés «inadmissibles» et «inacceptables» par le président russe Dmitri Medvedev. L'Inde a demandé la fin des raids aériens et l'Iran a «condamné l'intervention» menée par des Occidentaux. /ats-reuters-afp

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