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Radovan Karadzic boycotte son procès

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a refusé de comparaître hier à l'ouverture de son procès à La Haye. Il ne se présentera pas non plus aujourd'hui devant la cour, date de la reprise du procès. Les magistrats envisagent de le faire représenter par un avocat s'il persiste à se dérober.

27 oct. 2009, 12:01

Le procès pour génocide de Radovan Karadzic a pris hier un faux départ en raison de l'absence de l'accusé, qui a contraint les juges du Tribunal pénal international (TPI) de La Haye à reporter l'audience à aujourd'hui.

Radovan Karadzic ne veut pas assister à la reprise de l'audience, a déclaré Marco Sladojevic, l'un des avocats de Karadzic, qui se défend seul mais est assisté par des juristes.

Le prévenu, qui rejette les onze chefs d'accusation retenus contre lui pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide durant le conflit bosniaque de 1992-95, veut assurer lui- même sa défense. Il avait annoncé qu'il n'assisterait pas au début du procès, faute d'avoir eu le temps de se préparer.

Dans sa réponse, rendue publique hier, à la convocation du tribunal, Karadzic déclare: «Je ne boycotterai jamais mon procès, mais si je ne suis pas prêt, ce ne sera pas du tout un procès». Lors de l'audience d'hier, qui a duré 15 minutes, le juge O-Gon Kwon a dit que le procès reprendrait aujourd'hui avec l'exposé des charges pesant sur l'accusé. Il a précisé que le tribunal assignerait une équipe d'avocats à Karadzic s'il entravait la procédure en refusant à nouveau de se présenter. «Il y a des circonstances où un procès peut se dérouler en l'absence de l'accusé quand celui-ci renonce volontairement au droit d'être présent», a dit O-Gon Kwon.

Karadzic, qui avait en vain réclamé en septembre dix mois supplémentaires pour préparer sa défense, «n'acceptera jamais un nouvel avocat», a réagi Me Sladojevic.

Des manifestants se sont rassemblés devant le tribunal pour exprimer leur colère devant l'attitude de Karadzic. Des membres d'une vingtaine de groupes étaient regroupés autour d'une banderole portant les noms de 8016 victimes de Srebrenica avec pour légende «La honte de l'Europe». Les juges tiennent à engager sans retard le procès de Karadzic, arrêté l'année dernière à Belgrade et transféré à La Haye après onze ans de clandestinité. Agé de 64 ans, il risque la réclusion à perpétuité.

L'accusé encourt la prison à vie pour avoir, selon l'accusation, voulu «chasser à jamais» des millions de musulmans et Croates des territoires de Bosnie convoités par les Serbes en orchestrant une campagne de «nettoyage» ethnique. L'acte d'accusation détaille deux charges de génocide, lors des premiers mois de la guerre qui a fait 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés, et pour le massacre de Srebrenica, le plus sanglant commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Psychiatre de formation, spécialisé dans les névroses et la dépression, Radovan Karadzic était entré dans la clandestinité en 1996 après sa mise en accusation par le TPI. Avant son arrestation, il avait transformé son apparence physique et se posait en praticien de médecine parallèle. Son ancien bras droit militaire, le général Rako Mladic, est toujours en fuite. /ats-afp

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