Les forces de l'ordre ont ouvert le feu hier lors de funérailles de deux des cinq personnes tuées dans la nuit de mardi à hier à Deraa, dans le sud de la Syrie. Ces heurts ont fait au moins 15 tués, dont une fillette, selon un bilan de militants des droits de l'Homme syriens. Les deux personnes enterrées étaient une jeune fille et un médecin.
Dans la nuit, de violents heurts ont coûté la vie à neuf personnes près de la mosquée al-Omari, point de ralliement des manifestants à Deraa (100 km au sud de Damas), entre contestataires et forces de l'ordre qui ont tiré, selon un militant, à «balles réelles». Il a aussi évoqué des tirs de gaz lacrymogènes sur les manifestants qui observaient un «sit-in» autour de la mosquée.
Les autorités ont donné une autre version, imputant ces heurts à un «gang armé» et faisant état de quatre tués, selon l'agence officielle Sana. Elle a aussi dit qu'un membre des forces de l'ordre avait aussi été tué. L'agence a fait état de l'intervention «des forces de l'ordre qui ont pu toucher par balles certains et arrêter d'autres» membres de la «bande armée». Selon elle, «ces bandes armées ont emmagasiné des armes et des munitions dans la mosquée». Pour appuyer ces affirmations, la télévision d'Etat a montré des images de pistolets, fusils, grenades et munitions stockés, selon elle, dans la mosquée.
Les autorités ont par ailleurs accusé les bandes armées d'avoir «terrifié les habitants en squattant des habitations proches de la mosquée d'où elles tiraient sur les passants et les fidèles se rendant à la mosquée». Elles ont dénoncé «des parties étrangères qui continuent de propager des mensonges sur la situation à Deraa». /ats-afp