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Quinze jeunes filles aspergées d'acide sur le chemin de l'école

Six personnes ont été tuées hier dans un attentat suicide revendiqué par les talibans à Kandahar, la grande ville du sud de l'Afghanistan. Quinze jeunes filles ont par ailleurs été aspergées d'acide sur le chemin de l'école dans cette même ville.

13 nov. 2008, 11:48

L'explosion s'est produite sur une route située entre le siège des services de renseignement et un complexe abritant le conseil provincial présidé par le frère du chef de l'Etat afghan Hamid Karzaï. Présent dans le bâtiment, Ahmad Wali Karzaï a précisé ne pas avoir été blessé dans cette attaque.

Selon lui, la déflagration a soufflé les vitres du complexe, blessant plusieurs personnes qui se trouvaient à l'intérieur. «La moitié du bâtiment est détruite», a-t-il dit par téléphone à Reuters.

Le gouverneur provincial de Kandahar, Rahmatullah Raufi, a de son côté expliqué devant la presse qu'un kamikaze avait actionné les explosifs qui se trouvaient dans un camion. Selon lui, les victimes sont trois membres des services de renseignements et trois passants, dont une femme. Quarante-deux personnes ont été blessées, pour la plupart des habitants du quartier, a-t-il précisé.

L'attentat a été revendiqué par un porte-parole des talibans, Youssouf Ahmadi, dans un entretien téléphonique avec l'AFP. Il a précisé que l'attaque visait le siège du gouvernement provincial.

Sur place, un correspondant de l'AFP a vu un cratère de près de quatre mètres de profondeur, derrière le siège du gouvernement de la province. L'explosion, survenue à midi, a fait exploser les vitres à 500 m à la ronde. Kandahar est le berceau du mouvement des talibans et les attentats y sont fréquents. Quelques heures plus tôt, toujours à Kandahar, quinze jeunes filles qui se rendaient au lycée ont été attaquées par des hommes à moto qui les ont aspergées d'acide. Trois des écolières ont été grièvement blessées, selon un porte-parole du ministère de l'éducation, Hamed Elmi.

Les agresseurs, dont l'identité n'a pas été établie, ont obligé les jeunes filles à relever leur foulard avant de leur lancer de l'acide. Des enseignants de l'école des victimes se sont rendus à l'hôpital et ont fait part de leur incompréhension et de leur inquiétude face à cette attaque. Les deux jeunes filles, qui portaient des burqa, vêtement qui couvre entièrement le corps et masque le visage, appartiennent à la minorité chiite afghane.

Le président Hamid Karzaï a condamné ces agressions, qu'il a attribuées aux «ennemis de la paix et de la prospérité en Afghanistan», expression qui désigne les talibans et autres insurgés antigouvernementaux.

Lorsqu'ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit l'éducation des jeunes filles. Des centaines d'écoles ont été brûlées depuis 2001 et plusieurs dizaines d'enseignants et d'étudiants assassinés, dans des attaques attribuées aux insurgés islamistes. /ats-afp-reuters

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