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Que devient Natascha Kampusch 10 ans après avoir pu s'échapper d'une cave?

Il y a 10 ans, une jeune fille parvenait à échapper à son agresseur qui l’avait retenue 8 ans durant dans la cave de sa maison en Autriche. Son nom: Natascha Kampusch. Ce fait divers survenu le 23 août 2006 résonne encore aujourd’hui, tant sa dimension est hors normes. Mais, qu'est devenue la jeune femme, alors que subsistent encore de nombreuses zones d’ombres dans cette affaire?

05 août 2016, 15:30
/ Màj. le 23 août 2016 à 07:00
Il y a 10 ans, le monde découvrait l'indicible horreur vécue par la jeune Autrichienne.

Personne n'a oublié son nom, ni son visage, depuis qu'elle s'est exprimée devant les télévisions du monde entier le 23 août 2006. Face à des téléspectateurs médusés, Natascha Kampusch racontait alors comment elle avait été séquestrée, battue, violée et traitée comme une esclave 8 longues années durant dans une cave de la banlieue de Vienne, en Autriche. Dix années se sont écoulées depuis, l’occasion de se demander ce qu’est devenue la jeune femme et pourquoi ce fait divers garde encore et toujours une importante part de mystère.

1. A quoi ressemble sa vie aujourd’hui?

Celle qui n’était encore qu’une enfant, lorsqu’elle a été kidnappée ce jour de janvier 1998, est à présent une femme, dont l'effroyable passé la hante toujours. Agée de 28 ans, Natascha Kampusch peine à retrouver une vie normale. "J'ai voulu vivre librement comme tout le monde. Mais au bout de six ans je n'osais plus sortir de chez moi. Je ne supportais plus d'être regardée comme une bête curieuse", confie-t-elle dans son livre "10 ans de liberté" paru il y a quelques jours.

 

La jeune femme se sent mentalement "hors du temps", "ni jeune, ni vieille". "J'ai raté toute une phase de la vie que je ne pourrai pas rattraper. J'ai pourtant essayé, je suis sortie en boîte, car j'aime la musique et je danse volontiers, mais j'ai constaté que ça ne m'apportait pas grand-chose." Selon la chaîne autrichienne ORF, elle vivrait relativement isolée dans son grand appartement de Vienne. Ses amis se compteraient sur les doigts d'une main et les rapports avec ses parents se seraient distendus depuis leurs retrouvailles. Natascha Kampusch n'a d'ailleurs jamais occulté le fait qu'elle n'avait jamais été très heureuse dans son foyer avant son rapt.

Après avoir officié comme journaliste pour une chaîne de télévision privée et s'être engagée dans plusieurs projets humanitaires, au 
Sri Lanka en particulier, l'Autrichienne s'est faite plus discrète. Elle a repris ses études, pour passer son baccalauréat et imagine poursuivre son cursus à l'université en psychologie. Pour autant, Natascha Kampusch ne dévoile rien de ses projets professionnels. "Je sais dans quel sens ça ira, mais il est trop tôt pour en parler." Tout au plus, sait-on qu'elle suit des cours de chant et s'adonne à l'équitation, l'une de ses passions, à ses heures perdues.

2. Qu’est devenue la maison où elle a été enfermée?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la maison de Wolfgang Priklopil, son ravisseur, située dans la commune de Strasshof an der Nordbahn, à quelque 25 kilomètres de Vienne, n'a pas bougé et pour cause. Natascha Kampusch en est devenue la propriétaire en 2008. Elle en a hérité en guise de dédommagement. "Je vais devoir payer pour une maison dans laquelle je ne vis pas", soupirait-elle alors, comme le rapporte 7 sur 7.

Elle a toujours refusé que le lieu ne devienne un squat ou ne soit l’objet d’un tourisme morbide. La maison a beau avoir été sa prison, elle n'en symbolise pas moins 8 années de son enfance, aussi funestes furent-elles. 

 

Lors d’une récente émission spéciale de la chaîne ORF, elle affirme s’y rendre tous les deux mois, pour relever les compteurs d’eau. Elle aurait même tenté d’y installer une famille de réfugiés, mais des obstacles bureaucratiques et l'opposition de voisins l’en auraient finalement dissuadée.

3. Pourquoi l’affaire n’est pas vraiment classée?

La police a toujours prétendu que Wolfgang Priklopil s'était jeté sous un train quelques heures à peine, après que Natascha se soit rendue à la police. Mais, selon le très sérieux hebdomadaire Der Spiegel, l'homme aurait été assassiné avant qu'un train ne passe sur son corps. Ce dernier n'aurait pas "été examiné selon les normes légales acceptables", aux dires de certains médecins légistes.

Les dernières heures de Priklopil, juste après l'évasion de Natascha, restent particulièrement troubles. Sur les images prises par la caméra de surveillance d'un centre commercial, on voit l'homme accompagné d'Ernst Holzapfel, un collègue de travail. Mais, Holzapfel aurait été davantage qu'un simple partenaire d'affaires, puisqu'il aurait rendu visite à Priklopil à plusieurs reprises durant la séquestration de la jeune femme, bien qu'il s'en défende. Il reconnaît toutefois avoir rencontré Natascha Kampusch, lorsque le ravisseur était venu lui emprunter des outils, ainsi que le rapporte le Daily Mail. "Elle semblait heureuse et détendue. J'ignorais qu'il s'agissait de Natascha Kampusch à ce moment-là", se justifie-t-il.

D'autres éléments tendraient à prouver que l'ex-collègue de Priklopil aurait pris part au rapt de la jeune fille. La lettre retrouvée à côté du corps du ravisseur aurait ainsi été écrite par Holzapfel lui-même, à en croire des graphologues. Et puis, que penser des nombreux appels téléphoniques échangés entre Holzapfel et Natascha Kampusch depuis son évasion? Rappelons que la jeune femme a toujours laissé sous-entendre que Wolfgang Priklopil n'était pas la seule personne impliquée dans son kidnapping.

4. Comment son calvaire l’a rendue célèbre?

Projetée sous les feux de la rampe dès sa sortie, Natascha Kampusch a rapidement compris la fascination du public pour son histoire et sa personnalité. Elle ne tarde donc pas à monnayer ses interventions dans les médias, avant d'animer son propre talk show télévisé, dans lequel elle reçoit des stars de la chanson ou du sport, tel que l'ancien coureur automobile Niki Lauda, comme l'indique The Telegraph.

 

Hormis l'ouvrage qu'elle vient de publier, elle a écrit une première autobiographie en 2010 sobrement intitulée "3096 jours", soit le nombre de jours passés en captivité. Cet ouvrage a fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Sorti il y a 3 ans, le film reprend la trame du livre, encore que Natascha Kampusch a affirmé au quotidien allemand Bild que "la réalité était bien pire. Vous ne pouvez pas la montrer dans un film, ce n'est pas supposé être un film d'horreur."

 

Plus récemment, son histoire a aussi inspiré le film "Room", qui narre le quotidien d'une mère et de son fils emprisonnés par un homme dans une pièce de sa maison.

 

5. Pourquoi son cas n’est pas isolé?

On aurait pu penser que l'affaire Natascha Kampusch était un cas isolé, mais il n'en est rien. Peu de temps après, l'Autriche se découvrait un nouveau monstre. En 2008, Elisabeth Fritzl dit avoir été séquestrée et violée par son propre père, Josef, durant 24 ans. Elle accouchera de 7 enfants nés de cette relation incestueuse durant sa captivité. L'homme a été condamné à la prison à vie et à suivre un traitement psychiatrique. Sa fille et ses petits-enfants vivent désormais sous une autre identité et ne sont jamais apparus dans les médias.

 

Puis, en 2009, c’est au tour des Etats-Unis d’être confrontés au même genre de fait divers avec Jaycee Lee Dugard, cette fillette kidnappée à l’âge de 11 ans et retenue prisonnière pendant 17 années dans un cabanon de jardin par le couple Phillip et Nancy Garrido. La jeune Américaine donnera naissance à deux filles, fruits des viols commis par son ravisseur. En 2011, Philipp Garrido est condamné à 431 ans de prison et sa femme écope d'une peine entre 36 ans et la perpétuité, selon un accord passé avec le parquet.

Depuis, la presse se fait régulièrement l’écho de cas de séquestration un peu partout dans le monde. Bref, 10 ans après, l’affaire Natascha Kampusch semble malheureusement presque devenu un fait divers banal.

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