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Quatre mois après sa destitution, l'Egypte s'apprête à juger Mohamed Morsi

Le procès du président islamiste égyptien débutera lundi au Caire. Mohamed Morsi, qui devra répondre d'incitation au meurtre, encourt la peine de mort.

01 nov. 2013, 11:54
L'Egypte s'apprête à juger lundi le président islamiste Mohamed Morsi pour "incitation au meurtre". L'accusé encourt la peine de mort.

L'Egypte, dans la tourmente depuis la destitution début juillet de Mohamed Morsi, s'apprête à juger lundi le président islamiste déposé par l'armée qui doit faire, lors de son procès pour "incitation au meurtre", sa première apparition publique depuis son arrestation. L'accusé encourt la peine de mort.

Ses partisans, emprisonnés ou décimés par l'implacable répression des autorités installées par l'armée dès le 3 juillet ont promis de faire entendre leur voix au moment où comparaît le premier chef d'Etat élu démocratiquement d'Egypte.

Face à ces appels à la mobilisation, un général de la police assure qu'"un plan a été mis en place pour sécuriser le tribunal et le transport de M. Morsi jusqu'à la salle d'audience" où il sera jugé à partir de lundi. Il devra répondre avec 14 co-accusés d'"incitation au meurtre" de manifestants devant son palais présidentiel le 5 décembre 2012 lors de heurts qui avaient fait sept morts.

Mort ou perpétuité

"Ce n'est pas seulement le procès d'un président élu. C'est le procès de la volonté du peuple", lance Imam Youssef, qui organise la mobilisation au sein de l'Alliance contre le coup d'Etat.

L'institution judiciaire, qui s'est opposée à plusieurs reprises à M. Morsi durant sa présidence, semble déterminée à mener ce procès à bien et à faire fi de toute pression politique. Au vu des charges qui pèsent contre lui et contre ses co-accusés, le président destitué encourt la peine de mort ou la prison à perpétuité.

"Incitation au meurtre"

Le procès de M. Morsi se tiendra dans l'académie de police adjacente à la prison de Tora au Caire où sont incarcérés les principaux dirigeants de sa confrérie également jugés pour "incitation au meurtre" de manifestants.

D'abord amené dans un bâtiment militaire du Caire, M. Morsi a ensuite été transféré vers un autre lieu, toujours inconnu, après que des affrontements entre des soldats et ses partisans ont fait une cinquantaine de morts devant ce bâtiment le 8 juillet.

Ces violences ont ensuite entraîné l'Egypte dans un engrenage chaque jour plus meurtrier, avant d'atteindre leur apogée le 14 août, et laissent craindre aujourd'hui de nouveaux affrontements à l'ouverture du procès.

Avocats pas présents

Mohamed Morsi a déjà prévenu qu'il ne coopérerait pas avec la justice dont il ne "reconnaît pas l'autorité", selon l'Alliance contre le coup d'Etat. Ses avocats ne seront présents lundi que pour surveiller la procédure judiciaire, a ajouté l'Alliance.

Les rares personnes ayant pu avoir accès à lui l'ont trouvé déterminé à défendre sa "légitimité" puisée dans les urnes, comme il l'avait affirmé le soir même de sa déposition. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, qui l'a rencontré début juillet, l'a jugé déterminé et vindicatif.

Box grillagé

Pour Waël Haddara, ancien assistant de M. Morsi, le gouvernement nommé par l'armée est en train de monter un simulacre de procès. "Mais, prédit-il, lorsque M. Morsi apparaîtra dans le box grillagé des accusés, "cette seule image va réveiller des foules en Egypte".

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