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Quatre dirigeants khmers rouges face à la justice

28 juin 2011, 10:57

Le procès des quatre anciens plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie s'est ouvert hier au Cambodge devant un tribunal parrainé par l'ONU. Il devrait durer des années et les victimes redoutent que les prévenus ne vivent pas assez longtemps pour être condamnés.

Les prévenus appartenaient au premier cercle de Pol Pot, le dirigeant ultramaoïste mort en 1998. L'idéologue du régime Nuon Chea, alias «Frère numéro deux», le président du «Kampuchea démocratique» Khieu Samphan, le ministre des affaires étrangères Ieng Sary et la ministre des Affaires sociales Ieng Thirith sont accusés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les quatre accusés âgés de 79 à 85 ans, visiblement fatigués, étaient présents dans le box des accusés à l'ouverture du procès. Mais seul Khieu Samphan était toujours présent à l'audience dans l'après-midi, les juges ayant refusé de l'excuser.

Les autres ont quitté la salle pour raisons de santé ou, dans le cas de Nuon Chea, en signe de protestation. Portant des lunettes sombres et un bonnet de laine, le «Frère numéro deux» s'est plaint d'avoir froid.

Les quatre responsables devront s'expliquer sur la mise en œuvre méthodique et calculée, entre 1975 et 1979, d'une utopie marxiste délirante qui a tué d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions quelque deux millions de personnes - un quart de la population du pays.

Les attentes sont grandes du côté des victimes du régime khmer rouge. Des centaines de Cambodgiens avaient d'ailleurs fait le déplacement pour voir leurs anciens bourreaux dans le box des accusés.

Mais la justice pourrait continuer à se soustraire et le procès pourrait durer des années. En outre, à l'exception de Khieu Samphan, aucun des prévenus n'a manifesté l'intention de coopérer avec le tribunal.

Les tribunaux n'ont jusqu'ici prononcé qu'une condamnation: 35 ans de prison pour Kaing Guek Eav dit «Douch», l'ancien chef du centre de détention et de torture S-21 de Phnom Penh, où 14 000 personnes ont trouvé la mort. / ats-reuters-afp

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