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Quatre candidats pour la reprise de Petroplus Petit-Couronne

Énième rebondissement dans la saga tourmentée de la raffinerie française Petroplus, près de Rouen. Après le dépôt de deux dossiers, deux nouveaux candidats se sont manifestés vendredi.

31 mars 2013, 11:36
La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne qui emploie 550 salariés redémarre aujourd'hui. Elle était à l'arrêt depuis début janvier, faute d'approvisionnement brut, à la suite de la faillite de sa maison mère zougoise.
Quatre candidats sont désormais en lice pour la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen. Parmi eux deux sociétés qui ne s'étaient pas manifestées auparavant.
 
Au total, plusieurs dizaines de candidats se sont déclarés pour reprendre le site depuis son dépôt de bilan il y a plus d'un an, le 24 janvier 2012, mais jusqu'à présent aucun n'a été en mesure de constituer un dossier complet. Le tribunal a pourtant repoussé à huit reprises la date limite de dépôt de leurs offres.
 
Deux des dossiers déposés vendredi émanent de groupes qui avaient déjà présenté des offres: le panaméen NetOil et la société pétrolière libyenne Murzuq Oil. En revanche, cette dernière n'est plus associée au groupe suisse Terrae International, avec lequel elle avait pourtant bâti une offre conjointe début mars.
 
S'y ajoutent deux nouveaux candidats : la société Oceanmed Seasky System Limited, basée à Hong Kong, et GTSA, une firme luxembourgeoise, selon Petroplus, qui n'a pas donné davantage de précisions sur ces groupes.
 
Décision attendue mardi
 
Ces quatre dossiers "seront examinés attentivement pendant le week-end", a indiqué Petroplus dans un communiqué. Le groupe suisse mis en liquidation, qui exploitait aussi la raffinerie de Cressier (NE), précise que "le juge commissaire et les administrateurs judiciaires indiqueront au plus tard mardi 2 avril à 12 heures" si l'un ou plusieurs d'entre eux peuvent constituer "une offre permettant de saisir le tribunal d'une demande d'audience".
 
La date-limite de dépôt des dossiers avait été fixée à vendredi. Le sort de la raffinerie de Petit-Couronne, placée en liquidation judiciaire dans la foulée de l'effondrement de sa maison-mère en Suisse, a connu de multiples coups de théâtre.
 
Début février, les cinq offres de reprises présentées à l'époque, celles du suisse Terrae et de l'égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat International - jugées sérieuses par le ministère du redressement productif - de la chypriote FJ Energy Group, de Murzuk Oil et de NetOil, avaient été déclarées "non recevables en l'état" par le tribunal de commerce, plongeant les 470 salariés dans le désarroi et l'angoisse.
 
Un mois plus tard, le 8 mars, c'est la société égyptienne Arabiyya Lel Istithmaraat International qui renonce à son projet de reprise, compte-tenu de "la grande complexité" du dossier, infligeant au passage un véritable camouflet au gouvernement français qui comptait beaucoup sur cet investisseur.
 
Aucun des majors du secteur tels ExxonMobil, Total, BP ou Shell ne s'est intéressé à la raffinerie de Petit-Couronne, ancienne et de taille moyenne, avec sa capacité de distillation de 150'000 barils par jour. Ils estiment qu'investir dans l'achat d'une raffinerie en Europe n'a guère de sens tant les marges sont faibles et la concurrence des produits importés forte.
 
Ouverte en 1929, la raffinerie, qui emploie 470 salariés, a déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Placée depuis en liquidation judiciaire, elle a obtenu un sursis jusqu'au 16 avril.
 
Cressier vendue 30 millions
 
La raffinerie de Cressier (NE) avait pour sa part été vendue en mai 2012 pour 30 millions de francs à Varo Energy Holding, une coentreprise du géant genevois du négoce pétrolier Vitol (à hauteur de 75%) et de la société AtlasInvest. Avec ses 270 employés, elle a pleinement redémarré à fin juillet.
 
Le groupe zougois Petroplus employait jusqu'à sa déconfiture 2500 collaborateurs à Cressier, à Petit-Couronne, Anvers (Belgique), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne). Les sites d'Anvers et Ingolstadt ont été rachetés par la société de négoce en matières premières Gunvor, enregistrée à Chypre et dont les bureaux principaux sont à Genève et à Singapour.
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