La croix du dôme de l’église catholique syriaque de l’Immaculée-Conception, symbole de Qaraqosh, la «capitale» des chrétiens d’Orient, est renversée, mais n’est pas brisée. Elle est restée curieusement agrippée à la pente de sa coupole. Le clocher est décapité. Il a perdu son capuchon et sa cloche, mais il pointe toujours vers le ciel assombri par la fumée noire des explosions. Les voûtes de pierre blanche de la tour ont conservé leurs deux niveaux. La ruelle qui longe l’édifice chrétien est infranchissable.
D’invisibles snipers de l’Etat islamique (EI) infestent encore les alentours. La ville, qui comptait environ 40 000 habitants avant sa prise par l’EI, le 6 août 2014, a été reprise samedi en fin de journée. Baghdida, Qaraqosh en syriaque, est libérée. Enfin, presque. Des combats se poursuivent dans le sud de la cité, tandis que des tirs sporadiques éclatent à intervalles irréguliers dans le centre.