Il y a d’abord eu la surprise. «Certes, l’Arabie nous avait habitués à exécuter une bonne dizaine de personnes chaque mois», confie un diplomate familier du royaume, «mais là, 48 d’un coup, c’est une exécution de masse pour l’exemple qui n’est pas dans les habitudes locales.» Pour la plupart des observateurs, cette dérogation aux usages s’explique par des préoccupations internes. Face à ses ennemis – djihadistes sunnites liés à Daech ou opposants chiites plus ou moins proches de l’Iran –, il s’agit de raffermir un pouvoir mal en point hors de ses frontières.
Mais ces mêmes observateurs s’accordent pour reconnaître une part d’aventure dans ces exécutions qui aggravent l’instabilité au Moyen-Orient. «Ne s’agit-il pas d’une dangereuse fuite en avant?», se demande un industriel joint au téléphone à Riyad. Une chose est sûre: ce durcissement sécuritaire est un exemple supplémentaire de la «nouvelle gouvernance» saoudienne, depuis l’accession au pouvoir il...