Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Présidentielle US: Ferguson, banlieue de Saint-Louis, laboratoire des races

La cinquième étape de notre road trip nous mène à Ferguson. Cette banlieue de St-Louis, Missouri, est devenue depuis la mort de Michael Brown en 2014 emblématique du conflit racial aux USA. A Ferguson, deux tiers des habitants sont Noirs. Et presque tous les policiers sont Blancs.

03 août 2016, 14:43
/ Màj. le 06 août 2016 à 06:30
Le 9 août 2014 à Ferguson, Michael Brown décède sous les coups de feu. Pas un. Pas cinq. Pas dix. Douze coups de feu.

Xavier Filliez

“West Florissant Avenue” est d'abord une imposture par son nom. Rien ici n'a les traits de la prospérité. Un Taco Bell, quelques car wash et des églises, pas mal d'éclopés errant entre des commerces aux murs effrités. C'est exactement là, devant le “Market and Liquor Store”, qu'une des plus grandes révoltes civiles américaines de ces cinquante dernières années s'est amorcée, le 9 août 2014.

Après avoir volé un paquet de cigarillos, Michael Brown, 18 ans, un enfant du quartier, est intercepté par l'agent Darren Wilson. Il prend la fuite. Un long affrontement s'ensuit, dont le récit est aujourd'hui encore controversé. Michael Brown décède sous les coups de feu. Pas un. Pas cinq. Pas dix. Douze coups de feu.

 

Brown est Noir. Wilson est Blanc. Après des affaires similaires en Floride, dans l'Ohio, en Californie, l'affaire Ferguson devient l'emblème d'un conflit racial très loin d'être résolu aux États-Unis. Le mouvement #BlackLivesMatter (Les vies noires comptes), né quelque temps auparavant et dénonçant la violence policière envers la minorité afro-américaine retentit à travers tout le pays

Nouveau commissaire Noir

Deux ans après les émeutes violentes, c'est le calme plat dans les rues. Mais pas dans les tripes. En face du Liquor Store, devant le Barber Shop où Michael Brown était un client régulier, Thomas Bradley, dégaine de bad boy et dents du bas en or, a une lecture fataliste des événements: “Rien n'a vraiment changé en termes de discrimination et de violence policière. Peut-être que les choses évolueront avec le nouveau commissaire noir qui vient d'être nommé. On attend de voir, mais je crois qu'il faudra quelques condamnations de policiers devant la justice pour calmer les esprits.” Hillary Clinton a les faveurs de Thomas: “Elle est la seule en lice qui comprend notre situation et nos préoccupations.”

Justin, une armoire à glace croisé un peu plus loin sur le trottoir croit constater une petite trêve policière mais parie que le délit de faciès recommencera: “Ici, si tu es Noir, bien bâti comme moi où habillé comme lui (pointant un autre Noir en training et sandales), la police va t'arrêter et contrôler ton identité.” Justin a toujours été en règle. Et il se considère chanceux parce qu'il a un travail.

Retrouvez l'intégralité de cette article dans nos éditions papier du samedi 06 août ou en version multimédia en suivant ce lien.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias