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Présidentielle US: à Colorado Springs, deux Amériques s'entrechoquent sur la question de l'avortement

A Colorado Springs, deux Amériques, puritaine et progressiste, s’entrechoquent face à “l’industrie des avortements”.

03 août 2016, 09:52
/ Màj. le 04 août 2016 à 06:30
A quelques mètres de la clinique Planned Parenthood de Colorado Springs, des membres du groupe "Respect life" du diocèse catholique, ici Joseph Martone (à gauche) et Daniel Ender, offrent leurs prières en même temps qu'ils essaient de dissuader les candidates à l'avortement de passer à l'acte.

Xavier Filliez

Rien n'arrêtera Joseph Martone et ses chapelets. Pas même le vent mordant déboulant en saccades sur Centennial Boulevard, Colorado Springs, surplus d'une improbable tempête de neige en plein mois d'Avril. A quelques mètres de la clinique Planned Parenthood (planning familial), lui et son complice du jour, Daniel, prient en silence derrière un éventail de pancartes aux slogans catégoriques: “Ayez confiance en Dieu. Arrêtez les avortements”, “Dieu est mort pour vos péchés. Rien ne sert d'assassiner votre bébé pour vous les faire pardonner.”

Les deux sexagénaires sont membres du groupe Respect life du diocèse catholique, qui se réunit ici jusqu'à deux fois par semaine pour une veillée militante où l'on dessine aussi des croix avec du sel sur le macadam. “Une pour les bébés que l'on tue à longueur de semaines. Trois pour les victimes de la fusillade”, récite Joseph.

 

Le 27 Novembre 2015, un détraqué pénétrait dans la clinique et ferraillait à qui mieux-mieux: trois morts et neufs blessés. En se rendant, Robert Lewis Dear. Jr. s'auto-qualifiait de “combattant des bébés”. Au cours du procès, il traitait Barack Obama d'“Antéchrist”. Joseph Martone se distancie vivement des revendications du meurtrier. Il n'empêche: la tragédie rappelle la nature on ne peut plus polarisante du débat sur l'avortement aux Etats-Unis, plus encore en année de campagne présidentielle.

Les cliniques ferment

Le droit d'avorter, qui est une disposition constitutionnelle depuis 1973 (Roe vs Wade), n'a jamais été aussi menacé que durant cette année de campagne présidentielle. Tous les prétendants républicains, sans exception, ont annoncé vouloir interdire l'avortement. Hillary Clinton, elle, le défend. Dans l'intervalle, de nombreux Etats votent des législations très restrictives.

La Cour Suprême a invalidé, fin juin, une loi votée par le Texas (Whole Woman's Health v. Hellerstedt). Le texte exigeait des cliniques prodiguant des avortements qu'elles répondent aux standards des centres de chirurgie ambulatoire et que le docteur pratiquant une I.V.G ait un “privilège d'admission” dans un hôpital voisin (c'est-à-dire soit en mesure de décider de l'hospitalisation de la patiente en cas de complication), objectifs souvent inatteignables et aboutissant à la fermeture de cliniques comme Planned Parenthood, trente en deux ans au Texas.

Retrouvez l'intégralité de cette article dans nos éditions papier du jeudi 04 août ou en version multimédia en suivant ce lien.

 

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