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Pour lutter contre le sida, la France va rembourser des préservatifs

Pour renforcer la prévention du sida, le gouvernement français a décidé que la sécurité sociale allait rembourser les préservatifs masculins de la marque Eden, sur présentation d’une prescription médicale. Les associations de lutte contre le sida saluent cette mesure.

27 nov. 2018, 17:56
Des préservatifs pourront désormais être remboursés en France sur prescription médicale. Cette mesure rare vise à lutter contre le sida et les infections sexuelles, alors que la prévention marque le pas.

Des préservatifs pourront désormais être remboursés en France sur prescription médicale. Cette mesure rare vise à lutter contre le sida et les infections sexuelles, alors que la prévention marque le pas.

Le nombre de nouvelles contaminations par le VIH reste élevé en France, avec environ 6000 nouveaux cas par an. Et les jeunes sont particulièrement frappés, avec «800 à 1000 nouveaux cas chez des gens de moins de 25 ans, qui utilisent souvent le préservatif pour leur premier rapport sexuel, mais pas dans les actes suivants», a souligné la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur France inter.

Pour renforcer la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST), le gouvernement français a donc décidé d’encourager l’emploi des préservatifs, à quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, samedi.

Une seule marque

A partir du 10 décembre, les Français pourront ainsi se voir délivrer en pharmacie des «boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs (…) sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme», a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué. Une mesure rare, que certaines mutuelles belges ont également adoptée en 2016.

En France, le remboursement ne concerne pour le moment qu’une marque: les préservatifs masculins Eden, fabriqués par le français Majorelle, premier laboratoire à faire une telle démarche en France.

Ce préservatif – peu onéreux par rapport aux marques concurrentes – sera remboursé par la sécurité sociale à hauteur de 60% sur la base d’un prix de vente de 2,60 euros la boîte de douze. Le groupe espère que les mutuelles couvriront le reste à charge.

Majorelle avait demandé et obtenu en juin un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS), jugeant que le service rendu par ses préservatifs masculins pouvait justifier un remboursement par l’Assurance maladie.

Satisfaction

Cette annonce a été saluée par les associations de lutte contre le sida. «Tout ce qui favorise l’accès aux outils de prévention quels qu’ils soient ne peut être qu’une bonne nouvelle. (…) Il ne doit pas y avoir d’obstacle financier, quel que soit le moyen choisi», a réagi Florence Thune, directrice générale du Sidaction.

«C’est une corde de plus à notre arc» s’est aussi réjouie Caroline Izambert, chargée de plaidoyer à Aides, soulignant que le remboursement des préservatifs est demandé par les associations «depuis le début de la lutte contre le sida».

Florence Thune exprime toutefois une inquiétude sur «la facilité pour un jeune d’aller prendre rendez-vous avec un médecin, souvent le médecin de famille, pour parler de sexualité».

Initiative à développer

Les associations espèrent que d’autres marques emboîteront le pas à Majorelle, pour s’adapter aux préférences et aux besoins de chacun (allergie au latex, par exemple). Elles plaident pour que le préservatif féminin soit aussi concerné par le dispositif.

Cette initiative ne doit pas se faire au détriment des budgets pour la distribution gratuite de préservatifs, souligne aussi Caroline Izambert. Selon Agnès Buzyn, le ministère de la Santé finance la distribution d’environ cinq millions de préservatifs gratuits par an. Au total, 120 millions de préservatifs ont été vendus en France l’an dernier, selon Majorelle.

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