Des stations-service étaient déjà à sec dimanche au Portugal, les automobilistes s’étant rués pour faire le plein avant le début prévu lundi d’une grève des transporteurs de carburant. «Épuisé», pouvait-on lire sur des affiches accrochées partout dans le pays.
«Il y a eu une énorme anticipation» de la part des automobilistes, a déclaré dimanche le premier ministre portugais António Costa. La vente de carburant a presque doublé ces derniers jours par rapport à la normale.
Près de 15% des quelque 3000 stations-service du pays étaient en pénurie totale ou partielle dimanche en début d’après-midi, selon un site internet répertoriant les signalements des automobilistes.
«Situation de crise énergétique»
Faute d’accord, la grève illimitée devait commencer à minuit. Les syndicats réclament des hausses de salaires.
En pleine période estivale, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour limiter l’impact du mouvement, la précédente grève des transporteurs de carburant en avril ayant provoqué d’importantes pénuries.
Il a notamment déclaré une «situation de crise énergétique» jusqu’au 21 août, lui permettant de rationner le carburant à partir de lundi. Le volume vendu sera limité à 25 litres par voiture et 100 litres par camion.
Il a également décrété un dispositif de service minimal obligeant les transporteurs à fournir au moins 50% du carburant, qui devait normalement être livré. 374 stations choisies par le gouvernement, dont une cinquantaine dédiée uniquement aux véhicules prioritaires, seront, elles, ravitaillées à 100%.
Les services d’urgence, les aéroports et la police devront eux aussi livrés intégralement.
Les autorités ont également décidé de former 500 militaires et gendarmes, qui pourront conduire des camions-citernes si le service minimal n’était pas respecté.