Depuis que l'Europe a cessé de les livrer aux Etats-Unis, le pays fait face à une pénurie de produits d'injection létaux. Du coup, plusieurs Etats utilisent des produits expérimentaux. Et les exécutions ratées se multiplient depuis plusieurs mois, donnant du grain à moudre aux opposants à cette pratique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Amérique.
L'Etat du Tennessee a pris des mesures ce jeudi, rapporte le HuffingtonPost. Le Gouverneur républicain Bill Haslam a signé un décret autorisant l'exécution des condamnés à mort sur la chaise électrique, si la prison ne parvient pas à se procurer des produits d'injection conformes. Les députés avaient déjà largement approuvé cette démarche en avril.
Le Tennessee devient ainsi le premier Etat à réintroduire la chaise électrique sans laisser le libre au choix au condamné. La dernière exécution sur la chaise remonte à 2007. Daryl Holton, un vétéran de la Guerre du Golfe qui avait abattu ses trois fils et sa belle-fille, en avait fait la demande. La dernière exécution par injection à 2009. D'après Le Monde, la prochaine est prévue le 7 octobre.
Selon un sondage, 56% de la population du Tennessee est favorable à la chaise électrique, contre 37% d'opinions négatives. 74 prisonniers sont dans le couloir de la mort dans cet Etat. Le plus vieux d'entre eux, Sidney Porterfield y est mort de cause naturelle cette semaine, à l'âge de 71 ans.
La chaise électrique a été utilisée pour la première fois par l'Etat de New York en 1890. Elle est toujours "proposée" aux condamnés à mort dans 8 Etats. Depuis 1976, 158 personnes y ont été exécutées. La Floride y a renoncé en 2000, craignant qu'elle soit déclarée anticonstitutionnelle.