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Plus de 2'000 soldats russes envahissent la capitale de la Crimée

Plus de 2'000 soldats russes ont été aérotransportés vendredi à Simferopol, capitale de la Crimée, a déclaré Serguiï Kounitsyne, représentant du président ukrainien dans cette république autonome. Il a dénoncé une «invasion armée russe» tandis que Kiev adressait ses protestations à Moscou.

28 févr. 2014, 21:40
L'armée russe aurait franchi les portes de la capitale de Crimée.

Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a demandé vendredi soir au président russe Vladimir Poutine de cesser cette «agression non dissimulée». 

«Ils (les Russes) travaillent à des scénarios tout à fait identiques à celui d'Abkhazie: avant de se lancer dans un conflit armé, ils ont annexé le territoire», a déclaré à la télévision Oleksander Toutchinov, faisant allusion aux événements qui ont conduit au conflit armé de 2008 avec la Géorgie.

Espace aérien bouclé

A l'aéroport de cette ville de Crimée, les vols prévus vendredi soir et samedi matin ont en effet été annulés, en raison des «derniers événements» sur place, où des militaires non identifiés et des civils pro-russes patrouillent autour de l'aéroport, a annoncé une porte-parole à Kiev.

Des témoins ont également signalé vendredi soir des mouvements de véhicules militaires sur la route entre Sébastopol et Simferopol, à bord de transports blindés non identifiés, ainsi que l'atterrissage de plusieurs avions-cargo militaires dans un aéroport militaire près de Simferopol.

Protestation à la Russie

Suite à cela, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a adressé une protestation à la Russie, qu'il accuse d'avoir violé l'espace aérien national et enfreint les termes du bail qui fait de Sébastopol le port d'attache de la flotte russe de la mer Noire.

Ce alors que le président russe Vladimir Poutine s'entendait vendredi avec le Premier ministre britannique David Cameron sur le fait que «tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine», a indiqué Downing Street. William Hague, chef de la diplomatie britannique, se rendra ce week-end en Ukraine, a-t-il annoncé vendredi.

Des «pro-fascistes»

De son côté, l'ex-chef d'Etat Viktor Ianoukovitch, introuvable depuis quelques jours, a prôné lors d'une conférence de presse vendredi à Rostov-sur-le-Don en Russie «l'unité» de l'Ukraine - autrement dit le maintien de la Crimée dans le giron de Kiev - lors de son premier discours depuis sa destitution. L'ancien chef de l'Etat, qui ne se présentera pas le 25 mai à une élection présidentielle «illégale» à ses yeux, estime être toujours le seul président légitime, son ancienne opposition n'étant composée, selon lui, que de «pro-fascistes».

Pendant ce temps à Kiev, les autorités ukrainiennes ont entamé vendredi les démarches nécessaires à une demande d'extradition de Viktor Ianoukovitch. Le procureur général a aussi exigé l'incarcération de dix anciens hauts responsables du gouvernement, de la sécurité et de l'armée, accusés de meurtres de masse.

Réunion privée de l'ONU

L'Ukraine a par ailleurs demandé dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU la tenue d'une réunion d'urgence pour discuter de la crise que traverse actuellement le pays, a-t-on appris vendredi auprès de diplomates.

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra à ce sujet une «réunion privée suivie de consultations», à huis clos vendredi après-midi, ont annoncé les Nations unies.

Les Etats-Unis «sont profondément préoccupés par les informations faisant état d'un déploiement de troupes russes en Crimée». Ils invitent Moscou à les retirer, a déclaré vendredi l'ambassadrice américaine à l'ONU. Toute intervention militaire en Ukraine aura un coût, prévient-elle.

Avoirs gelés

Devant les journalistes, Viktor Ianoukovitch a nié détenir des avoirs à l'étranger alors que l'Autriche et le Liechtenstein ont annoncé le gel d'avoirs d'anciens dirigeants ukrainiens.

La Suisse a décidé de geler dès vendredi les avoirs et ressources économiques du président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch. Dix-neuf autres responsables sont touchés par la mesure, dont onze anciens ministres. L'Autriche et le Liechtenstein ont pris une décision similaire.

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