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Plus de 100 000 civils sur le chemin de l'exode

Les autorités pakistanaises ont levé temporairement hier le couvre-feu dans la vallée de Swat, où l'armée mène depuis deux semaines une offensive de grande ampleur contre les talibans. Cette mesure a permis à plus de 100 000 civils de fuir les combats

11 mai 2009, 04:15

Le couvre-feu a été levé entre 6h et 15h locales, soit un peu plus que prévu, en raison du grand nombre de personnes ayant pris le chemin de l'exode, selon un responsable militaire. «Selon mes informations, plus de 100 000 personnes ont déjà réussi à quitter Swat pendant la levée du couvre-feu», a indiqué le ministre des Forêts, Wajid Ali. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que jusqu'à un million de personnes avaient été déplacées dans le nord-ouest du Pakistan, quittant par dizaines de milliers Buner, Lower Dir et Swat, pour se faire enregistrer dans des camps ou se réfugier chez des parents. Des élus de la région ont demandé une prolongation de la levée du couvre-feu, a ajouté Wajid Ali, mais l'armée a répondu par la négative, précisant que «des mouvements des insurgés» avaient été signalés. Les autorités n'ont fourni aucun moyen de transport pour permettre l'évacuation des civils. Ils ont pris la route à bord de véhicules privés, où à pied, emportant avec eux tout ce qu'ils pouvaient, selon des témoins.

«J'ai juste sur moi 4000 roupies (56 francs) et des vêtements. Je dois partir aujourd'hui. Cela ressemble à la fin monde, ici à Mingora», a témoigné Asifa, une femme de 24 ans, attendant avec ses deux enfants à un arrêt de bus de la principale ville de la vallée de Swat. «Il n'y a personne pour m'aider. C'est chacun pour soi. Je suis même prête à m'asseoir sur le toit d'un bus, mais il n'y a pas de place», a-t-elle déploré.

Selon un communiqué diffusé hier par l'association humanitaire Muslim Aid, basée à Londres, «cette crise menace d'être la plus grande catastrophe humanitaire de l'histoire moderne du Pakistan». Appuyés par l'aviation, quinze mille soldats sont déployés dans la vallée de Swat, avec pour mission d'«éliminer» les combattants islamistes, estimés à 5000, alors que des centaines de milliers de civils ont dû abandonner leurs maisons face à la violence des bombardements. /ats

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