Au moins 37 personnes sont mortes par suffocation dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'attaque d'un casino de Manille par un homme qui a incendié l'établissement avant de se suicider. Les autorités philippines ont écarté la piste terroriste malgré la revendication de l'EI.
Un précédent bilan faisait état de 36 décès. Une cinquantaine d'autres personnes ont été blessées, notamment dans une bousculade qui s'est produite quand les clients pris de panique en entendant les coups de feu ont tenté de fuir du Resorts World Manila, un hôtel-casino près de l'aéroport international de Manille.
Sur les 54 blessés, 18 ont été hospitalisés et les autres souffraient de blessures superficielles.
Fusillade dans un hôtel-casino de Manille, l'État islamique revendique #AFP pic.twitter.com/UGZMHYYIO3
— Agence France-Presse (@afpfr) 1 juin 2017
L'homme, décrit par les autorités comme un cambrioleur souffrant de troubles psychologiques, a commencé vers minuit (heure locale) à tirer dans l'établissement avec un fusil d'assaut M4. Puis il a déclenché un incendie en mettant le feu à une table de jeu, a indiqué le chef de la police philippine Ronald Dela Rosa.
Brûlé vif
L'auteur des tirs a disparu dans le chaos, la fumée et la foule des clients affolés. La police a lancé une chasse à l'homme qui a duré jusqu'à l'aube dans le complexe qui compte aussi un centre commercial.
Le corps carbonisé du tireur a été retrouvé dans une chambre de l'hôtel cinq heures plus tard, selon M. Dela Rosa. Selon les autorités philippines, l'homme "parlait anglais, est grand et est blanc, donc c'est probablement un étranger".
La police a annoncé que les corps de 37 victimes avaient été découverts dans le casino et qu'elles avaient péri en inhalant les fumées toxiques issues de la combustion des tapis. "Trente-six morts par suffocation", a confirmé à la presse le chef de la police de Manille Oscar Albayalde.
Un déséquilibré
Le tireur "s'est brûlé vif dans une chambre de l'hôtel", a confirmé également M. Dela Rosa. "Il s'est allongé sur le lit, a mis une couverture sur lui, a semble-t-il versé de l'essence sur la couverture et s'est brûlé lui-même", a-t-il décrit.
Avant l'annonce du décès de cet homme, un message non authentifié avait semblé revendiquer cette opération au nom de l'organisation Etat islamique (EI) sur des forums spécialisés, et le président des Etats-Unis Donald Trump avait évoqué "un attentat terroriste".
Mais les autorités ont écarté avec force la piste terroriste. M. Dela Rosa a déclaré qu'il s'agissait probablement d'un cambriolage qui a mal tourné, soulignant que l'homme, dont l'identité n'a pas été publiée, n'avait visé personne et semblait avoir seulement voulu voler des jetons du casino. "Ce n'est pas un acte terroriste. Il n'y a aucun élément de violences, de menaces ou d'intimidation évoquant le terrorisme", a-t-il dit aux journalistes.
"C'est un simple cambriolage et très probablement il a été commis par une personne déséquilibrée", a affirmé de son côté M. Albayalde.
Vendredi après-midi, l'EI a cependant revendiqué officiellement "cette attaque" dans un message diffusé par l'organe de propagande de l'EI, l'agence Amaq.